Bassil : Le Liban ne doit être entraîné dans la guerre que si Israël l’agresse

Le chef du Courant patriotique libre, Gebran Bassil, a poursuivi mardi sa tournée entamée la veille auprès des divers protagonistes politiques, afin d’unifier les rangs et d’œuvrer pour épargner au Liban le scénario d’une guerre généralisée dans le cadre de l’offensive Déluge d'al-Aqsa menée par le Hamas contre Israël. Il s’est donc rendu mardi à Aïn el-Tiné pour un entretien avec le président de la Chambre, Nabih Berry, et a fait état d’une « entente sur les grandes lignes » avec celui qui est pourtant considéré comme son plus grand adversaire.

« Notre ligne de conduite aujourd’hui, c’est l’unité nationale et la protection du Liban. Il est de notre devoir de nous tenir aux côtés du peuple palestinien victime d’un massacre jamais vu dans l’histoire, a déclaré Gebran Bassil à l’issue de la réunion. Il est aussi de notre devoir d’insister sur le droit du Liban à se défendre face à toute agression israélienne. Mais il est aussi de notre devoir de dire que nous refusons que le Liban soit entraîné dans une guerre contre sa volonté. » « Le Liban ne doit pas être entraîné dans une guerre, sauf si l’ennemi israélien nous agresse. Dans ce cas, nous serons obligés de nous défendre », a-t-il ajouté, dans un message au Hezbollah et son parrain iranien. « Personne ne veut la guerre et nous allons œuvrer, en tant que libanais, pour qu’elle n’ait pas lieu. Mais cela ne signifie pas que nous permettrons aux Israéliens de nous agresser », a insisté le chef du CPL.

Gebran Bassil s’est également attardé sur la question de l’élection présidentielle, près d’un an après la fin du mandat de Michel Aoun, le 31 octobre. « Il est possible d’unifier les visions sur ce plan pour aller de l’avant dans le processus. Car la guerre sera longue, et il est inacceptable d’attendre sa fin ou même ses résultats » pour débloquer le processus, a estimé le député de Batroun, appelant à œuvrer pour « élire un président qui soit « le fruit d’une entente ». 

À son tour, le leader druze Walid Joumblatt (avec lequel M. Bassil s’est entretenu lundi soir) a mis en garde contre l’implication du Liban dans la guerre à Gaza. « Une (éventuelle) invasion israélienne de Gaza se répercutera sans doute sur le Liban », a prévenu l’ex-chef du Parti socialiste progressiste dans une allocution prononcée mardi lors d’une réunion regroupant des notables religieux de la communauté druze. « Nous sommes en contact avec le Hezbollah pour l’inciter à ne pas nous entraîner dans la guerre. Bien que celle-ci est actuellement en cours au Liban-Sud, nous appelons à ne pas l’élargir », a ajouté M. Joumblatt.