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Dernières Infos - Tensions

Exercices militaires de Bakou et Ankara près de l'Arménie: la France "extrêmement vigilante"

La France, « extrêmement vigilante » au respect de l'intégrité territoriale de l'Arménie, a annoncé lundi la vente à Erevan d'équipements pour sa défense sol-air au moment où l'Azerbaïdjan a commencé des exercices militaires avec la Turquie près de la frontière arménienne.

La « relation de défense » entre France et Arménie « repose sur le principe simple que vous devez pouvoir vous défendre et défendre votre population », a expliqué le ministre français des Armées Sébastien Lecornu, avant d'annoncer la signature d'un contrat entre Erevan et le groupe français Thalès, ainsi qu'une lettre d'intention avec le fabricant européen de missiles MBDA.

Le contrat porte sur l'acquisition de trois radars Ground Master (GM200) de Thalès, a-t-il précisé lors d'une conférence de presse avec son homologue arménien Suren Papikyan, sans dévoiler le montant.

Ce radar de portée moyenne, déjà fourni à l'Ukraine, « permet d'avoir des capacités de détection remarquables », a rappelé le ministre. Il peut détecter un aéronef ennemi à 250 km de distance, que celui-ci vole à faible vitesse et basse altitude comme les drones, ou à haute altitude comme les avions de combat.

« La détection n'a de sens que si elle s'accompagne de modules d'intervention et d'interception des attaques qui viendraient du ciel », a remarqué M. Lecornu. D'où la lettre d'intention d'achat signée avec MBDA « sur des dispositifs de type Mistral », un missile sol-air de courte portée.

Le ministre français a insisté sur le fait qu'il s'agissait d'armements défensifs qui n'ont pas de visée « agressive ».

« La défense sol-air ne se déclenche que lorsqu'il y a agression. (...) C'est un système d'armes qui, de part leur nature même, ne peuvent être mises en oeuvre que lorsqu'il y a une agression sur le territoire arménien et souvent avec des populations civiles en dessous », a-t-il justifié, alors que Bakou a récemment accusé la France de mener une « politique de militarisation » dans le Caucase.

Le ministère azerbaïdjanais de la Défense a annoncé lundi le début d'exercices militaires avec la Turquie près de l'Arménie, dans un contexte de tensions entre Bakou et Erevan après la reconquête azerbaïdjanaise de la région du Haut-Karabakh.

« La France sera extrêmement vigilante face à toute tentative de menacer la souveraineté et l'intégrité territoriale de l'Arménie », avait mis en garde quelques heures plus tôt le ministère des Affaires étrangères français dans une déclaration à l'AFP.

Les tensions entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie ont connu un nouveau regain avec la reconquête militaire éclair du Karabakh par l'Azerbaïdjan le mois dernier, alors que la région était depuis une trentaine d'années sous le contrôle de séparatistes arméniens. Plus de 100.000 Arméniens du Karabakh ont fui en Arménie.

Erevan craint désormais que son voisin, plus riche, mieux armé et soutenu par la Turquie, cherche à pousser son avantage et tente de relier par la force l'enclave azerbaïdjanaise du Nakhitchevan à son territoire en empiétant sur le Sud arménien.

La France, « extrêmement vigilante » au respect de l'intégrité territoriale de l'Arménie, a annoncé lundi la vente à Erevan d'équipements pour sa défense sol-air au moment où l'Azerbaïdjan a commencé des exercices militaires avec la Turquie près de la frontière arménienne.La « relation de défense » entre France et Arménie « repose sur le principe simple...