Une roquette tirée depuis la bande de Gaza en direction d'Israël. Jack GUEZ/AFP
1 – La guerre entre Israël et le Hamas déclenchée samedi par l’offensive du mouvement islamiste palestinien est entrée dans son troisième jour. Le bilan humain s’est encore alourdi avec plus de 1 100 morts en tout, dont au moins 700 israéliens et plus de 400 palestiniens, sans compter les milliers de blessés dans chacun des camps. Le Hamas et le Jihad islamique détiendraient au moins une centaine d'otages israéliens à Gaza, un nombre qui n’a toujours pas été confirmé jusqu’ici. Plus de 123 000 personnes ont été déplacées dans la bande de Gaza depuis le début du conflit, selon l'agence humanitaire des Nations unies, OCHA.
2 – Sur le terrain, des affrontements ont encore opposé, dimanche soir, les soldats israéliens à 70 combattants palestiniens aux abords du kibboutz de Be’eri, dans le sud d’Israël, et l’armée israélienne suspecte la présence de tunnels dans la zone. Selon les annonces faites du côté israélien ou du côté du Hamas, entre 7 et 8 fronts au moins seraient actuellement encore ouverts. Les bombardements se sont poursuivis autour de la bande de Gaza, et l’armée israélienne a annoncé avoir bombardé plus de 500 nouvelles cibles du Hamas et du Jihad Islamique dans la bande de Gaza dans la nuit de dimanche à lundi. Les Israéliens ont coupé l’électricité à Gaza, ce qui a également neutralisé le réseau d’eau courante.
3- L’offensive du Hamas semble avoir poussé Israël dans ses retranchements. Alors que la Knesset doit confirmer aujourd’hui « l’état de guerre » approuvé dimanche par le cabinet de sécurité israélien, des dizaines de milliers de soldats israéliens poursuivent lundi leur déploiement dans les régions désertiques près de la bande de Gaza pour tenter d'en reprendre le contrôle, tandis que 100 000 réservistes de l’armée israélienne ont été déployés dans le sud d’Israël.
4 – Sur le plan économique, le conflit a fait dérailler le shekel, qui est tombé à son niveau le plus bas depuis près de huit ans face au dollar – en sachant que la monnaie israélienne avait déjà sérieusement piqué du nez avant même que le conflit ne démarre. Lundi, la Banque centrale israélienne a injecté au moins 30 milliards de dollars prélevés sur ses réserves pour tenter de stabiliser le Shekel. Sur les marchés internationaux, les cours du pétrole ont commencé à s’envoler.
5 – Organisée dimanche soir, la réunion du Conseil de sécurité de l’ONU n’a pas permis à ses membres de s’entendre sur une position commune. D’un côté les États-Unis ont appelé à condamner fermement le Hamas, de l’autre la Russie et la Chine ont renouvelé leurs appels à un cessez-le-feu et au dialogue. Les Émirats arabes unis, dont la diplomatie a critiqué avec véhémence les prises d’otage du Hamas, a soutenu une position plus consensuelle pendant le Conseil, qui doit encore se réunir en urgence aujourd’hui. Lundi matin, l’ONU a enfin appelé à la création de couloirs humanitaires pour acheminer de la nourriture à Gaza.
6 – Enfin, la piste de l’implication de l’Iran dans le conflit n’est pas encore confirmée. Dimanche soir, le Wall Street Journal a rapporté, citant de hauts responsables du Hamas et du Hezbollah, que des responsables de la sécurité iraniens auraient aidé à planifier l'attaque du Hamas. Quelques heures plus tard, la mission de l'Iran auprès des Nations Unies a assuré que Téhéran n'était pas impliqué. Au Liban-Sud, zone d’influence du Hezbollah soutenu par l’Iran, la situation est restée relativement calme depuis l’échange de tirs qui a eu lieu entre le parti chiite et l’armée israélienne, malgré quelques fausses alertes au cours de la nuit.
7 - Les États-Unis ont commencé dimanche à envoyer de l'aide militaire à Israël avec de nouvelles munitions, et à rapprocher leur groupe aéronaval en Méditerranée, marquant un soutien rapide à leur allié historique surpris par des attaques du Hamas.