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Dernières Infos - Ukraine

Cinquante-et-un morts dans une frappe russe en marge de funérailles


Un habitant se recueille devant la dépouille de son épouse tuée lors d'une frappe russe à Groza, en Ukraine, le 5 octobre 2023. Photo AFP/GENYA SAVILOV

L'Ukraine pleure vendredi les 51 personnes, dont un enfant, tuées la veille dans le bombardement d'un petit village de l'est en marge des funérailles d'un soldat, l'un des plus meurtriers pour les civils depuis le début de l'invasion russe.

Le président Volodymyr Zelensky, en Espagne pour une réunion de dirigeants européens, a dénoncé une « attaque terroriste inhumaine » de la Russie, également fermement condamnée par ses alliés occidentaux, l'ONU évoquant de son côté un possible « crime de guerre ». Vendredi matin, les autorités ukrainiennes ont annoncé qu'un autre bombardement russe avait tué un enfant et fait 23 blessés dont un bébé de onze mois à Karkhiv, dans la même région de l'est.

Kiev a également affirmé avoir abattu à travers le pays 25 des 33 drones d'attaque lancés dans la nuit par la Russie. La très meurtrière attaque de jeudi a frappé en plein jour Groza, un petit village de 330 habitants proche de Koupiansk dans la région de Kharkiv. Elle y a entièrement détruit un magasin et un café situé dans le même bâtiment et où se trouvaient une soixantaine de personnes, a déclaré le ministre de l'Intérieur Igor Klymenko, précisant que l'enfant tué dans le bombardement avait six ans.

Le gouverneur régional Oleg Synegoubov, qui a dénoncé l'attaque la plus meurtrière dans la région de Kharkiv depuis le début du conflit, y a décrété trois jours de deuil. Selon les premières indications données par M. Klymenko, le bombardement de Groza a été effectué au moyen d'un missile balistique Iskander, une arme dont disposent les Russes mais pas les Ukrainiens.

« Je ne survivrai pas longtemps » 

A Groza, des journalistes de l'AFP ont vu des soldats avec des gants bleus embarquer dans un de leurs camions un à un des sacs blancs contenant des corps sans vie. Volodymyr Moukhovaty, un villageois de 70 ans, a vu le corps de son fils extirpé des décombres: « Il vient d'être sorti, sans tête, sans bras, sans jambes... Il a été reconnu grâce à ses papiers d'identité, son permis de conduire », a-t-il raconté à l'AFP.

Il espère que son épouse et sa belle-fille, qui n'ont pas été retrouvées, sont parmi les blessés emmenés par les ambulances tout en admettant qu'il y a « peu d'espoir ». « Je ne survivrai pas longtemps tout seul », dit-il.

En début de soirée, les secouristes ont annoncé la fin de leurs opérations sur le site, établissant le bilan définitif à 51 morts et six blessés. Parmi les victimes de la frappe se trouvent la femme et le fils du soldat ukrainien mort au combat dont étaient célébrées les funérailles, selon un porte-parole du Parquet régional.

La Russie mène actuellement une offensive dans la zone de Koupiansk pour tenter de reprendre du terrain et gêner la contre-offensive ukrainienne en cours dans l'est et le sud. Les forces russes s'étaient emparées de larges pans de cette province dès les premiers jours de l'offensive, avant que les troupes ukrainiennes ne libèrent la quasi-totalité de la région au cours d'un assaut éclair à l'automne 2022.

« Crime de guerre » 

« Il n'est possible de protéger les gens contre de telles attaques (...) qu'à l'aide de la défense antiaérienne », a déclaré en Espagne M. Zelensky, en évoquant la livraison à Kiev d'un nouveau système américain Patriot.

« Nous aurons plus de défense antiaérienne (...) Espagne, Italie, France, Allemagne, Grande-Bretagne - merci ! », a-t-il ensuite insisté dans la soirée.

La coordinatrice humanitaire de l'ONU pour l'Ukraine Denise Brown s'est dite « consternée » par la frappe contre Groza, soulignant que bombarder des civils ou des cibles civiles à dessein était un « crime de guerre ». Berlin fera « tout son possible » pour que « l'Ukraine puisse se protéger de la terreur des missiles de Poutine », a réagi la ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock.

« Nous devons continuer à soutenir le peuple ukrainien parce que c'est l'effroyable réalité dans laquelle il vit » au quotidien, a commenté la porte-parole de la Maison Blanche Karine Jean-Pierre, au moment où le président Joe Biden essaie d'obtenir du Congrès des fonds supplémentaires pour aider Kiev. « En ciblant à dessein la population civile ukrainienne, la Russie se rend de nouveau coupable d'atrocités constitutives de crimes de guerre », a réagi la diplomatie française.

Jeudi soir, Moscou a indiqué avoir abattu huit drones ukrainiens dans l'ouest de la Russie. La Russie a également ciblé une infrastructure portuaire du district ukrainien d'Izmaïl (sud) avec trois drones qui ont été abattus mais qui ont endommagé un grenier à grains, selon le gouverneur de la région d'Odessa, Oleg Kiper.

Depuis l'abandon en juillet de l'accord céréalier qui permettait à Kiev d'exporter librement sa production, Moscou multiplie les attaques dans ces deux régions, où sont situés des plateformes et ports cruciaux pour le commerce sur la mer Noire.. 

L'Ukraine pleure vendredi les 51 personnes, dont un enfant, tuées la veille dans le bombardement d'un petit village de l'est en marge des funérailles d'un soldat, l'un des plus meurtriers pour les civils depuis le début de l'invasion russe.Le président Volodymyr Zelensky, en Espagne pour une réunion de dirigeants européens, a dénoncé une « attaque terroriste inhumaine...