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Moyen-Orient - ÉCONOMIE

L’Arabie saoudite renoue avec le déficit budgétaire

Après une année faste en 2022, le royaume revoit à la baisse ses prévisions de croissance et prédit un déficit budgétaire jusqu'en 2026. 

L’Arabie saoudite renoue avec le déficit budgétaire

Vue sur Riyad. Franck Fife/Archives AFP

L’avenir paraissait radieux. En mars, Riyad annonçait un excédent budgétaire de près de 28 milliards de dollars pour l’année 2022. Surpassant ses propres estimations et espérances. Certes, le pétrole avait connu une flambée des prix suite à l’invasion russe de l’Ukraine et s’est maintenu depuis à un niveau élevé, frôlant de nouveau les 95 dollars le baril cette semaine. Et les hydrocarbures ont compté l’année dernière, selon des chiffres rapportés par Reuters, pour près de 70 % des revenus du pays, qui s'élevaient au total à plus de 338 milliards de dollars. Mais le royaume prévoyait que cette tendance excédentaire dure a minima jusqu’en 2026, tablant sur un surplus de près de 4,3 milliards de dollars cette année. Riyad avait dans ce but pris des décisions de baisse volontaire de production à l’OPEP+ pour booster les prix des hydrocarbures, tout en cherchant à diversifier son économie.

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Lancé en 2016, le plan de développement Vision 2030 du prince héritier Mohammad ben Salmane visait ainsi à réduire la dépendance économique du royaume au pétrole, et à se positionner en tête de la compétition régionale qui anime les pétromonarchies du Golfe. Au vu de la faste année 2022, Riyad a donc vu les choses en grand, accroissant rapidement son rythme de dépenses publiques afin de développer son secteur non pétrolier et accélérer la mise en œuvre de ses mégaprojets. En particulier, la cité futuriste de NEOM sur la mer Rouge, estimée à plus de 500 milliards de dollars, ainsi que des projets touristiques et culturels massifs. Jusqu’à devoir revoir ses prévisions budgétaires et de croissance à la baisse pour cette année et les trois à venir.

Pour 2023, le déficit devrait atteindre les 21 milliards de dollars, tandis que la croissance a été réévaluée à la baisse. Malgré une croissance prévue du secteur non pétrolier de 5,9 %, elle est désormais estimée à 0,03 %, reposant essentiellement sur les revenus des hydrocarbures. L’année précédente, le secteur non pétrolier s’était développé au rythme de 4,8 %, poussé par la consommation et les investissements privés, selon le rapport annuel du FMI paru au début du mois. L’Arabie saoudite se classait alors parmi les économies les plus dynamiques du monde, avec une croissance de près de 9 %. C’est ainsi au deuxième trimestre 2022, quelques mois après le début de la guerre en Ukraine, que le royaume a retrouvé pour la première fois depuis huit ans un excédent budgétaire, les revenus de l’or noir ayant bondi de 90 % par rapport à l’année précédente.

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L’inflation et des problèmes dans les chaînes d’approvisionnement ont constitué des obstacles à la croissance, explique une déclaration officielle qui s’est voulue rassurante : « Le gouvernement travaille à étendre les dépenses publiques qui ont un effet transformateur, tout en maintenant une durabilité fiscale dans le moyen et long terme. » Le ministre des Finances Mohammad al-Jadaan a même réitéré dimanche les efforts de réforme sur les plans fiscal et structurel pour préparer l’ère post-pétrole, a rapporté le quotidien saoudien Arab News, soulignant les importantes réserves de devise du pays et des niveaux d’endettement raisonnables. Le responsable a en outre insisté sur l’importance du fonds souverain saoudien dans la stratégie de transformation économique du royaume, le PIF détenant 595 milliards de dollars, selon son rapport annuel.

L’avenir paraissait radieux. En mars, Riyad annonçait un excédent budgétaire de près de 28 milliards de dollars pour l’année 2022. Surpassant ses propres estimations et espérances. Certes, le pétrole avait connu une flambée des prix suite à l’invasion russe de l’Ukraine et s’est maintenu depuis à un niveau élevé, frôlant de nouveau les 95 dollars le baril cette semaine. Et...

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