Le Bangladesh a interdit dimanche à Khaleda Zia, dirigeante de l'opposition et ancienne Première ministre à deux reprises, de partir à l'étranger pour y recevoir des soins médicaux, a assuré dimanche un responsable du parti de Mme Zia.
Kayser Kamal, responsable juridique du Parti nationaliste du Bangladesh (BNP), a qualifié de « vengeance politique » la décision du gouvernement d'interdire à cette femme de 78 ans, en fauteuil roulant, de quitter le pays, en raison des conditions de son assignation à résidence.
Des élections générales sont prévues dans le pays avant la fin du mois de janvier, et plusieurs gouvernements occidentaux ainsi que des groupes de défense des droits humains ont exprimé leur inquiétude quant au climat politique régnant dans le pays. Mme Zia et son ennemie politique, la Première ministre Sheikh Hasina, dominent la vie politique de ce pays de 170 millions d'habitants depuis plus de quarante ans.
En 2008, Mme Zia a été condamnée à dix-sept ans de prison pour corruption et emprisonnée pendant deux ans avant d'être libérée et placée en résidence surveillée. Selon elle, ces accusations sont motivées par des considérations politiques. Elle est hospitalisée depuis le début du mois d'août pour de multiples maladies, a déclaré son médecin. Le mois dernier, sa famille a écrit au gouvernement pour lui demander de l'autoriser à aller se faire soigner à l'étranger.
Mais les autorités ont rejeté cette demande, estimant que les conditions de sa sortie de prison comprenaient l'interdiction de participer à la vie politique et de se rendre à l'étranger pour y recevoir des soins médicaux. Des dizaines de milliers de partisans du BNP ont manifesté la semaine dernière contre les mesures prises par le gouvernement à l'égard de Mme Zia.
Yousuf Ali, partisan de Mme Zia et avocat formé en Grande-Bretagne qui exerce à Dacca et à Londres, a estimé que cette interdiction était « une vendetta politique ». « Je ne vois aucun obstacle juridique au départ de Mme Zia à l'étranger pour qu'elle y reçoive le traitement vital dont elle a besoin », a déclaré M. Ali à l'AFP.
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