Le stade de l’Olympique lyonnais, à Décines-Charvieu, baptisé Groupama Stadium, le 7 janvier 2016. Philippe Desmazes/Archives AFP
Une ex-jeune joueuse de l’Olympique lyonnais a demandé près de deux millions d’euros de réparation mercredi à son ancien club devant le tribunal judiciaire de Lyon, estimant avoir subi des discriminations sexuelles alors qu’elle était en formation.
En 2017, à l’âge de 15 ans, Lina Salhane, une Strasbourgeoise repérée trois ans auparavant alors qu’elle jouait en Allemagne, intègre l’équipe féminine U19 pour se former à l’OL, parmi les meilleurs clubs de foot féminin au monde.
Un temps surnommée « la petite Messi » , elle est renvoyée après un an seulement, quelques jours après avoir révélé des agressions sexuelles de la part d’un formateur, Yohan Desbos, condamné depuis à six mois de prison avec sursis.
Pour Mme Salhane, pas de doute, son renvoi, qui a scellé sa carrière, est lié à sa dénonciation. Une accusation balayée par le club, qui argue que deux autres joueuses impliquées dans l’affaire ont continué au sein de l’OL et que les « évaluations sportives défavorables » de Mme Salhane ne permettaient pas de prolonger sa licence.
Lyon balaye l’accusation
À l’audience, le conseil de Mme Salhane, Me Slim Ben Achour, pointe toutefois du doigt une « discrimination systémique » liée au fait que les jeunes joueuses n’ont pas de convention de formation, contrairement aux garçons.
Depuis, la situation évolue. Un arrêté du 19 juin a approuvé la mise en place de conventions-types de formation pour le secteur féminin, et la création d’une ligue professionnelle de football féminin doit être effective à partir du 1er juillet 2024.
En attendant, « le système du foot féminin n’est pas à la hauteur du foot masculin », reconnaît le conseil de l’OL, Me Christophe Bidal. « Mais c’est moins une faute individuelle qu’une faute systémique », plaide-t-il, assurant que le club ne fait que respecter la règlementation posée par la Ligue de football professionnel (LFP).
Mais pour Me Ben Achour, « l’OL viole l’un des piliers de la République française », invoquant la Constitution qui interdit la discrimination femme-homme. Une loi supérieure, dans la hiérarchie des normes, aux règlements de la Fédération française de foot, rappelle-t-il.
Le Défenseur des droits, saisi dans l’affaire et dont une représentante était présente à l’audience, a également conclu à une « » discrimination avérée dès le départ puisque les filles ne se voient pas proposer cette convention de formation« » .
La décision sera rendue le 22 novembre.
« «
En 2017, à l’âge de 15 ans, Lina Salhane, une Strasbourgeoise repérée trois ans auparavant...
commentaires (0)
Commenter