La France a estimé mardi que l'exode « massif » des Arméniens du Haut-Karabakh, après l'offensive victorieuse de l'Azerbaïdjan, se déroulait « sous l'oeil complice de la Russie », qui avait déployé en 2020 une force de maintien de la paix dans cette région sécessionniste.
« Nous constatons avec beaucoup de préoccupation un départ massif des Arméniens qui s'effectue sous l'oeil complice de la Russie », a déclaré Anne-Claire Legendre, porte-parole du ministère des Affaires étrangères lors d'un point presse. Elle a rappelé que Paris tiendrait « pleinement responsable l'Azerbaïdjan du sort de la population arménienne ».
La Russie avait parrainé un accord de cessez-le-feu qui a mis fin aux hostilités en 2020 et déploie depuis sur place des soldats de la paix, qui n'ont pas empêché l'offensive de l'Azerbaïdjan contre les séparatistes.
La porte-parole a par ailleurs indiqué que la France apportait « son soutien à l'Arménie », qui s'efforce d'accueillir les plus de 13.000 personnes venant du Haut-Karabakh. Elle a rappelé que Paris avait déjà fourni une aide humanitaire de 3 millions d'euros et qu'elle souhaitait « apporter une aide supplémentaire ». La France « se tient prête à envoyer une aide médicale et une aide d'urgence ». Interrogée sur une réunion qui a lieu mardi à Bruxelles sur le sujet, la porte-parole a souligné que la position européenne était « claire », après la condamnation de l'offensive menée la semaine dernière par Bakou et la demande de faire rouvrir le corridor de la Latchine, seule voie reliant le Haut-Karabakh à l'Arménie. « Les consultations se poursuivent avec nos partenaires européens », a-t-elle souligné. « Nous aurons l'occasion de les poursuivre à Grenade », dans le sud de l'Espagne, début octobre.
L'Union européenne a reçu mardi des hauts représentants de l'Arménie et de l'Azerbaïdjan.
Le Premier ministre arménien Nikol Pachinian et le président azerbaïdjanais Ilham Aliev sont, eux, attendus à une réunion de la Communauté politique européenne, qui regroupe une cinquantaine de pays européens, membres de l'UE ou non, le 5 octobre à Grenade.
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