Coups de feu tirés près de l'ambassade des États-Unis à Aoukar, pas de blessé

Des coups de feu ont été tirés mercredi soir près de l'ambassade des États-Unis au Liban à Aoukar, dans la banlieue nord de Beyrouth, a déclaré le porte-parole de l'ambassade Jake Nelson à l'agence Reuters. Aucun blessé n'est à signaler.

« À 22h37, heure locale, des tirs d'armes légères ont été signalés à proximité de l'entrée de l'ambassade des États-Unis. Il n'y a pas eu de blessés et nos installations sont sûres. Nous sommes en contact étroit avec les autorités policières du pays hôte », a ajouté M. Nelson.

Le Premier ministre sortant Nagib Mikati est entré en contact avec les responsables des services de sécurité, notamment la Sûreté générale, les Forces de sécurité intérieure et l'armée, afin de recueillir des informations sur l'incident, a rapporté l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Il a demandé une approche stricte de l'enquête. « La protection des missions diplomatiques au Liban est une question qui ne doit absolument pas être prise à la légère, et il n'est pas permis à quiconque de recourir aux vieilles méthodes de transmission de messages politiques, dont le peuple libanais a beaucoup souffert », a déclaré le Premier ministre. Il a ajouté que les services de sécurité « sont pleinement mobilisés pour faire la lumière sur les circonstances de cet incident et appréhender les responsables ».

Le ministre sortant des Affaires étrangères Abdallah Bou Habib a lui contacté l'ambassadrice américaine Dorothy Shea et a condamné « l'attaque contre l'ambassade des Etats-Unis». Le ministre a souligné « la nécessité de tenir les auteurs pour responsables de leurs actes et de leur infliger les sanctions les plus sévères ». Il a aussi assuré que « le Liban était engagé à assurer la protection nécessaire aux sièges diplomatiques étrangers, conformément à la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques ».

Les incidents de sécurité autour de l'ambassade américaine, hautement sécurisée, sont rares. Celui-ci a coïncidé avec l'anniversaire de l'explosion d'une voiture piégée en 1984 devant l'ambassade américaine dans ce secteur, qui avait fait 11 morts et des dizaines de blessés, attribué par l'ambassade au Hezbollah.

L'ambassade a été relocalisée à Aoukar à la suite d'un attentat-suicide qui avait fait plus de 60 morts en 1983, dans le quartier d'Aïn el-Mreissé, à Beyrouth. L'attentat avait été revendiqué par le Jihad islamique, une nébuleuse liée selon Washington au Hezbollah.