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Sport - Football

Face à la pression des supporters, Marcelino quitte déjà le navire marseillais

À la veille d’affronter l'Ajax en C3, l’OM ressemble à un avion sans pilote, sans entraîneur, et avec une direction sur un siège éjectable face à la colère des supporters.

Marcelino Garcia sur le banc de l’Olympique Marseille lors du match nul concédé contre Toulouse, dimanche au stade Vélodrome. Clément Mahoudeau/AFP

À l’heure d’embarquer pour les Pays-Bas, les joueurs olympiens étaient bien seuls mercredi à la mi-journée. Marcelino, leur coach espagnol arrivé cet été pour succéder au Croate Igor Tudor, n’est en effet pas monté à bord de l’avion affrété pour effectuer le déplacement jusqu’à Amsterdam, où Marseille affrontera l’Ajax jeudi soir pour leur entrée en lice en Ligue Europa. 

Et cela pour une raison simple : moins de trois mois après son arrivée, il n’est déjà plus l’entraîneur de l’OM. Une décision entérinée ce mercredi par un communiqué du club : « L’Olympique de Marseille considère que les événements du 18 septembre dernier ne permettent pas à Marcelino et à son staff technique d’exercer dans de bonnes conditions la fonction pour laquelle ils ont été engagés. »

Critiqué par les supporters marseillais pour le style de jeu pratiqué par ses joueurs depuis sa prise de fonctions, l’entraîneur asturien a donc préféré jeté l’éponge après seulement cinq rencontres de championnat. Non pas parce qu’il n’avait pas envie d’essayer de redresser la barre après un début de saison en demi-teinte, mais parce qu’il n’a pu supporter la virulence de la pression populaire qui a atteint un nouveau seuil au lendemain du match nul concédé au Vélodrome contre Toulouse (0-0).

« Mise en retrait » de Longoria et du directoire

Dans la foulée des vives protestations en tribunes au terme de la rencontre, certaines associations de supporters, dont les South Winners, ont exigé le renvoi du staff actuel auprès d’une direction qu’ils souhaiteraient également voir démissionner. Le tout au cours d’une réunion véhémente entre ces mêmes supporters et plusieurs membres du directoire du club et du staff, dont Marcelino.

Une entrevue dont le désormais ex-entraîneur de l’OM n’est pas sorti indemne psychologiquement. Après être apparu « livide » au centre d’entraînement de la Commanderie mardi, il a fait part à Pablo Longoria, dont il est un ami de longue date, qu’il présenterait bientôt sa démission.

Officiellement démis de ses fonctions ce mercredi après-midi, Marcelino sera ainsi remplacé pour un intérim d’une durée indéterminée par Pancho Abardonado (ancien défenseur du club), accompagné de David Friio (l’actuel directeur sportif). 

Mais au-delà de l’absence de Marcelino, l’OM sera également sans président aux Pays-Bas, puisque Pablo Longoria a lui aussi renoncé à se rendre à la Johan Cruyff Arena ce jeudi soir.

Le président espagnol de l’OM, le directeur du football du club Javier Ribalta, le directeur général Pedro Iriondo ainsi que le directeur financier Stéphane Tessier ont en effet décidé de « se mettre en retrait » pour « réfléchir » à leur avenir au sein du club, avait annoncé dès mardi soir à l’AFP une source proche du dossier.

Dans l’entourage de Frank McCourt, le propriétaire américain de l’OM, qui devrait communiquer officiellement dans la journée, on contestait pourtant mercredi cette « mise en retrait » du président Longoria et de ses plus proches collaborateurs face à la colère des groupes de supporters qui avait culminé lundi lors d’une rencontre entre ceux-ci et les dirigeants du club à la Commanderie, le centre d’entraînement olympien.

Intimidations et menace de « guerre »

« La direction est en place » , persistait l’entourage de McCourt mercredi, selon qui « les événements de lundi sont inacceptables » . Et « nous apportons un soutien sans équivoque au directoire », poursuivait-on, sans dissiper le flou sur la situation en cours dans la hiérarchie du club.

« Des représentants des associations de supporters ont exprimé leur souhait de voir l’actuel directoire de l’OM démissionner » , et « » la menace d’une guerre à leur égard a été émise tant qu’ils ne démissionneraient pas » , avait expliqué l’OM, mardi au bout de la nuit, dans un communiqué nébuleux, sans pour autant annoncer aucune décision claire.

Selon une source proche du dossier, les quatre dirigeants visés auraient été « choqués » par la virulence des propos des supporters présents. Côté supporters, on conteste en tout cas les menaces de mort évoquées par Eurosport Espagne, qui auraient visé Pablo Longoria.

Paradoxe : Longoria était lui-même arrivé aux commandes du club en janvier 2021 après un coup de force des supporters, furieux de la gestion du président d’alors Jacques-Henri Eyraud et qui avaient pris d’assaut la Commanderie. 

Sur le papier, la situation sportive de l’OM n’est pourtant pas catastrophique. Quatrième de la Ligue 1, à deux points du leader monégasque, et toujours invaincu, avec deux victoires et trois matchs nuls, le club phocéen devance même son ennemi juré, le Paris SG...

Mais le terne match nul 0-0 dimanche au Vélodrome contre Toulouse a été l’affront de trop pour des supporters déjà échaudés par l’élimination de leur équipe de la Ligue des champions dès le 3e tour préliminaire, face au Panathinaïkos d’Athènes au début de l’été. 

Les situations de crise sont monnaie courante dans la cité phocéenne, mais vu la tournure que prennent les événements, il se pourrait bien que celle-ci soit celle de trop.

À l’heure d’embarquer pour les Pays-Bas, les joueurs olympiens étaient bien seuls mercredi à la mi-journée. Marcelino, leur coach espagnol arrivé cet été pour succéder au Croate Igor Tudor, n’est en effet pas monté à bord de l’avion affrété pour effectuer le déplacement jusqu’à Amsterdam, où Marseille affrontera l’Ajax jeudi soir pour leur...

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