Le chef de l'opposition britannique Keir Starmer, reçu mardi par Emmanuel Macron à Paris, a promis d' »améliorer » les relations du Royaume-Uni avec l'Europe et de « renforcer » les liens avec la France, dans le cadre d'une offensive pour consolider sa stature internationale en vue des prochaines législatives dans son pays.
Cet entretien en tête-à-tête d'environ 45 minutes à l'écart des caméras avec le président français, qui a pourtant noué une bonne relation avec le Premier ministre conservateur Rishi Sunak, est décrit par la presse britannique comme un bon « coup » pour Keir Starmer.
Largement favori dans les sondages pour les élections prévues d'ici début 2025, face à la droite au pouvoir depuis 13 ans, le dirigeant peut se targuer d'avoir eu les honneurs de l'hôte de l'Elysée, après s'être affiché avec le Premier ministre canadien Justin Trudeau durant le week-end à Montréal.
« C'était ma première occasion de dire à quel point la relation entre nos deux pays compte pour moi, notamment en termes de prospérité et de sécurité », a-t-il dit dans une vidéo postée sur X (ex-Twitter) après une « très très bonne rencontre » avec Emmanuel Macron. « Si nous avons l'honneur d'être élus, j'entends m'appuyer sur cette relation et la renforcer encore davantage », a-t-il ajouté.
A la veille de la visite d'Etat de Charles III en France, les deux hommes ont « évoqué l'importance de renforcer la coopération entre la France et le Royaume-Uni pour que ce partenariat continue d'assurer la prospérité et la sécurité des Français et des Britanniques », a-t-on aussi rapporté côté français.
Maillot d'Arsenal
« Ils ont discuté de la nécessité de garantir la sécurité économique et énergétique en Europe et ont réaffirmé vouloir apporter un soutien continu à l'Ukraine et à son peuple », a ajouté l'Elysée.
Keir Starmer a offert à son hôte un maillot de l'équipe de football londonienne d'Arsenal et reçu des boutons de manchette de la présidence française.
Le chef des travaillistes, accompagné de la députée Rachel Reeves, spécialiste des questions économiques au sein de sa formation, a ensuite rencontré le premier secrétaire du Parti socialiste (PS) français, Olivier Faure, lui aussi dans l'opposition. Ils ont « échangé leurs analyses des paysages politiques français, britannique et européen et ont abordé la transformation de leur parti respectif », a précisé le PS.
L'opposant de 61 ans boucle une tournée qui l'a mené aux Pays-Bas et au Canada. Il en a profité pour poser les jalons de ce que serait sa politique européenne en cas de victoire. Il a notamment promis, dans un entretien publié dimanche par le Financial Times, de négocier un « bien meilleur accord » de libre-échange entre le Royaume-Uni et l'Union européenne.
L'accord de commerce et de coopération régissant les relations, notamment économiques, post-Brexit entre Bruxelles et Londres est entré en vigueur en 2021, avec une clause de revoyure en 2025. Son application ne s'est pas faite sans heurts et la sortie de l'UE pèse et va continuer de peser sur l'économie britannique, selon des évaluations d'économistes.
Sans ouvrir la porte à un retour dans l'UE, M. Starmer estime possible « une relation commerciale plus étroite » avec le bloc européen dont le Royaume-Uni est sorti à la suite du référendum de 2016. « Le Labour va améliorer notre relation avec l'Europe et faire en sorte que le Brexit fonctionne pour la Grande-Bretagne », a-t-il résumé sur X.
Aux Pays-Bas, il a aussi mis l'accent sur son programme contre l'immigration illégale, thème de prédilection de Rishi Sunak, souvent considéré comme un point faible des travaillistes.
Depuis qu'il a pris la tête du parti en 2020, le patron du Labour n'a eu de cesse de le recentrer et de tourner la page de l'ère Jeremy Corbyn, son très à gauche prédécesseur, accusé d'avoir laisser se développer l'antisémitisme à l'intérieur du parti.
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