
Des réfugiés syriens dans le camp de Pournara, à une vingtaine de km de Nicosie, le 5 novembre 2019. Photo d'archives AFP / Iakovos Hatzistavrou
La République de Chypre a appelé l'Union européenne (UE) dont elle est membre à réexaminer si la Syrie demeure un pays dangereux vers lequel les pays membres devraient être empêchés de rapatrier les demandeurs d'asile, une démarche qui fait suite à une série d'attaques racistes contre des étrangers au cours des dernières semaines, alors que le sentiment anti-migrant ne cesse de croître sur l'île méditerranéenne.
Ces derniers mois, Chypre a connu une augmentation du nombre de demandeurs d'asile, dont la plupart sont Syriens, arrivant par la mer depuis la Syrie et le Liban.
Dans une lettre au vice-président de la Commission européenne, Margaritis Schinas, le ministre chypriote de l'Intérieur, Constantinos Ioannou, a souligné vendredi le besoin urgent d'aide au Liban, où il est estimé que près de 2 millions de Syriens ont trouvé refuge. « Les informations que nous avons des autorités libanaises indiquent une augmentation du nombre de Syriens se rendant au Liban. Le Liban est une barrière. Si le Liban s'effondre, alors toute l'Europe aura un problème », a-t-il déclaré.
M. Ioannou a indiqué, en outre, qu'il tenterait de persuader l'UE et les Nations unies de mettre fin au statut de la Syrie en tant que pays dangereux pour le retour des réfugiés. « Nous considérons, tout comme d'autres États membres, que le statut de la Syrie devrait être réévalué », a-t-il dit à des journalistes. Il a ajouté que l'UE avait maintenu inchangé le statut de la Syrie pendant 11 ans, et qu'une révision était nécessaire car certaines régions étaient considérées comme sûres. « Il existe déjà deux zones reconnues par l'Agence européenne d'asile comme étant sûres, a-t-il affirmé, cela doit donc maintenant également être reconnu au niveau de l'Union européenne, ce qui nous permettra de renvoyer ou de rapatrier des personnes en Syrie. Pour l'instant, aucun pays ne peut le faire ».
Selon le ministre, le gouvernement a réduit de 50 % l'arrivée de migrants irréguliers, grâce à des mesures spécifiques. « Nous avons réussi à augmenter de 50 % les retours, passant de 3 200 à 4 700, qu'il s'agisse de retours volontaires, dans lesquels nous avons beaucoup investi, ou d'expulsions ». M. Ioannou a poursuivi que le traitement des demandes d'asile avait été accéléré et prenait désormais trois mois au lieu de neuf, et que le gouvernement vise à « réduire les avantages financiers pour les demandeurs d'asile afin de rendre Chypre moins attrayante comme destination ». D'après les chiffres du ministère de l'Intérieur, le nombre de demandes d'asile est passé à 5 866 pour la période de mars à août, contre 11 961 pour la même période de 2022.
Le gouvernement fait valoir que Chypre est un pays « de première ligne » sur la route migratoire méditerranéenne, les demandeurs d'asile représentant six pour cent de la population de 915 000 habitants dans les zones contrôlées par le gouvernement, le pourcentage le plus élevé au sein de l'UE. Bien que le nombre de demandes d'asile ait diminué, le nombre de migrants arrivant par bateau a augmenté, avec une hausse de 60 % enregistrée au cours des sept premiers mois de l'année.
Cet article, initialement publié en anglais par l'AFP, a été traduit en français par L'Orient-Le Jour.
L’Europe sera un jour ou l’autre envahi par l’immigration économique des pays misérables d’Afrique et d’Asie. C’est irréversible tant que les Européens ne sont pas prêts à défendre leurs frontières comme le font les britanniques et les américains
11 h 46, le 17 septembre 2023