Dialogue pour la présidentielle : Le Drian reçu par Raï

L'envoyé spécial français Jean-Yves Le Drian a rencontré jeudi le patriarche maronite Béchara Raï à Bkerké, au troisième jour de sa tournée auprès des dirigeants libanais, dans le but de mettre un terme à la vacance présidentielle qui dure depuis bientôt un an, a rapporté l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Après la réunion, M. Le Drian a quitté le siège du patriarcat maronite sans faire de déclaration. 

Selon l'Ani, « M. Le Drian a présenté les résultats de ses contacts et réunions au cours de sa visite au Liban. Le patriarche a partagé son point de vue sur les mécanismes visant à dynamiser le dossier présidentiel ». « L'élection d'un président de la République demeure la seule voie pour normaliser le fonctionnement des institutions constitutionnelles et ramener la vie politique à un état de normalité », a déclaré Mgr Raï.

Le prélat maronite a ensuite rencontré l'ambassadrice américaine Dorothy Shea, qui a confirmé que son pays « ne ménagera aucun effort pour soutenir le Liban et contribuer à accélérer l'élection d'un président de la République, car le maintien de la situation telle qu'elle est aggravera les problèmes à tous les niveaux ».

M. Le Drian est arrivé à Beyrouth lundi, dans le cadre de la troisième mission que lui a confiée le président français Emmanuel Macron pour prendre part au dialogue visant à élire un nouveau chef de l'Etat. Fin août, le président du Parlement Nabih Berry avait appelé à la reprise du dialogue national entre les différents groupes politiques, lors d'une rencontre des chefs des file politiques au Parlement, afin de parvenir à un consensus sur la personne à élire comme prochain président du Liban. 

Le patriarche maronite avait indirectement encouragé les députés à participer au dialogue.

Le mandat de six ans du président Michel Aoun a expiré le 31 octobre dernier. Douze sessions parlementaires visant à élire un nouveau chef de l'État ont toutes échoué, faute de consensus politique. 

Bien que saluée par le Hezbollah et le Courant patriotique libre (CPL), l'initiative de dialogue de M. Berry a fait l'objet de critiques de la part de l'opposition. Face à cette impasse, l'émissaire français aurait proposé une nouvelle médiation, consistant en une séance électorale ouverte au Parlement, après le retrait des deux candidats en lice, Sleiman Frangié, soutenu par le Hezbollah et le mouvement Amal, et Jihad Azour, cadre du Fonds monétaire international, qui bénéficie du soutien de l'opposition et du CPL.