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Dernières Infos - Explosions du 4 août 2020

Mobilisations de deux groupes de familles de victimes à Beyrouth

Mobilisations de deux groupes de familles de victimes à Beyrouth

Des proches de victimes de l'explosion du 4 août 2020 réunis devant la statue de l'Émigré, à Beyrouth, le 4 septembre 2023. Photo João Sousa

Deux groupes de familles de victimes de la double explosion du 4 août 2020 au port de Beyrouth ont organisé deux rassemblements distincts dans la capitale libanaise, lundi après-midi. Le groupe principal s'est réuni près de la statue de l'Émigré, en face du port, comme il le fait le 4 de chaque mois. L'autre groupe, mené par Ibrahim Hoteit, s'oppose au juge Tarek Bitar, chargé de l'enquête sur le drame qui a fauché plus de 235 vies, blessé 6.500 personnes et ravagé des pans entiers de Beyrouth.

Sous la statue de l'Émigré, une vingtaine de proches de victimes se sont rassemblés, tenant des photos des victimes. Le groupe rival mené par M. Hoteit, qui s'est désolidarisé il y a plusieurs mois du groupe principal, était lui rassemblé au niveau de l'entrée du port, près de l'autoroute. 

Des proches de victimes de l'explosion du 4-Août tiennent des portraits de victimes lors d'une mobilisation de ce groupe hostile au juge Bitar à Beyrouth, le 4 septembre 2023. Photo Mohammad Yassine

« Nous combattons toujours un criminel inconnu qui est laissé en liberté », a fustigé le groupe principal des familles des victimes dans un communiqué relayé par l'Ani lundi (Agence nationale d'information, officielle). « La vérité de cette affaire s'est diluée dans les (tiroirs) de la justice et par le fait des obstructeurs qui bloquent l'enquête avec maints recours contre le juge Bitar, comme si c'était lui qui avait fait exploser le port », poursuit le texte.

Les familles de victimes interpellent également Ghassan Oueidate, procureur général près la Cour de cassation : « Au procureur Oueidate : y a-t-il une justice, ou sommes-nous dans un pays sans justice ? Est-ce juste de libérer tous les détenus du plus grand crime perpétré au Liban ? », dénonce le texte. En janvier, le juge Oueidate avait libéré les 17 personnes alors détenues dans le cadre de l’affaire et avait interdit au juge Bitar de voyager, après avoir porté un recours contre lui, notamment pour « usurpation de pouvoir ».

Une personne tient une rose et un portrait d'Alexandra Naggear, plus jeune victime libanaise du 4-Août, à Beyrouth le 4 septembre 2023. Photo Mohammad Yassine

Le 4 août dernier, la troisième commémoration de la tragédie a rassemblé moins de manifestants que les années précédentes, et s'est déroulée dans le calme. Des députés ont également participé à la mobilisation, mais leur présence a été critiquée. Les proches des victimes dénoncent l'obstruction de l'enquête, bloquée par de multiples interférences politiques, même si le juge Bitar a plusieurs fois tenté de la poursuivre.

Fin août, le groupe principal des familles de victimes avait annoncé qu'une pétition en faveur d'une commission internationale d'établissement des faits a été signée par une « majorité » de députés libanais et sera bientôt présentée au Conseil de sécurité de l'ONU.

Deux groupes de familles de victimes de la double explosion du 4 août 2020 au port de Beyrouth ont organisé deux rassemblements distincts dans la capitale libanaise, lundi après-midi. Le groupe principal s'est réuni près de la statue de l'Émigré, en face du port, comme il le fait le 4 de chaque mois. L'autre groupe, mené par Ibrahim Hoteit, s'oppose au juge Tarek Bitar, chargé de...