Un Palestinien tue un soldat israélien dans une attaque avant d'être abattu

Un Palestinien a lancé son camion jeudi contre un groupe de soldats israéliens près d'un point de contrôle entre Israël et la Cisjordanie occupée, tuant l'un d'eux avant d'être abattu, ont indiqué des responsables israéliens.

Les violences liées au conflit israélo-palestinien se sont intensifiées ces derniers mois.

Un soldat israélien, Maksym Molchanov, 20 ans, originaire d'Ukraine, a été tué et trois autres ont été blessés dans l'attaque, selon l'armée. Un Palestinien de 15 ans et un couple à bord d'une voiture ont également été blessés quand le conducteur du camion les a percutés dans sa fuite, d'après le Magen David Adom, l'équivalent israélien de la Croix-Rouge.

L'assaillant était un Palestinien de Cisjordanie âgé de 41 ans et doté d'un permis de travail en Israël, a indiqué un haut responsable de la police, Avi Biton, sur les lieux de l'attaque. Celle-ci, selon un responsable israélien de la Défense, a eu lieu du côté israélien du point de contrôle militaire de Maccabim, situé à cheval entre la ville de Modiin (centre d'Israël) et la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967.

Le Palestinien a précipité son véhicule sur un groupe de soldats qui n'étaient pas en service, a ajouté ce responsable qui a requis l'anonymat.

D'après la police israélienne, « le conducteur du camion s'est enfui mais a été neutralisé près du checkpoint », situé non loin de la colonie juive de Hashmonaim, à l'ouest de la ville palestinienne de Ramallah, en Cisjordanie.

Réunion de sécurité

L'assaillant, Daoud Abdelrazeq Fayez, résidait dans le camp de réfugiés de Deir Ammar près de Ramallah, a déclaré à l'AFP une source de sécurité palestinienne. Le ministère de la Santé palestinien a confirmé son identité et son décès.

Cette nouvelle attaque intervient quelques heures après que l'armée israélienne a fait état de quatre soldats blessés, dont l'un modérément, par un engin explosif sur une route où ils sécurisaient l'accès de pèlerins se rendant sur un lieu saint du judaïsme à Naplouse, en Cisjordanie.

Après la multiplication des attaques, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a réuni en soirée les principaux responsables de la sécurité, a annoncé son bureau.

Mercredi déjà, un Palestinien de Jérusalem-Est âgé de 14 ans a blessé un civil à l'aide d'un couteau dans une station de tramway à Jérusalem, avant d'être abattu par un policier israélien.

Le même jour, l'armée israélienne a indiqué avoir « neutralisé » un Palestinien qui a blessé légèrement un soldat dans une attaque à la voiture-bélier près d'une position militaire près de Hébron, dans le sud de la Cisjordanie.

« Opération héroïque »

Le mouvement palestinien Hamas, l'une des bêtes noires d'Israël, a salué ces attaques dans un communiqué.

« Cette opération (au véhicule-bélier), outre celle héroïque à Naplouse, témoigne de la capacité de la résistance (palestinienne) à passer de la défense à l'attaque et à surprendre l'armée de l'occupation (israélienne) là où elle ne s'y attend pas », a écrit le Hamas qui contrôle la bande de Gaza.

Depuis le début de l'année, les violences liées au conflit israélo-palestinien ont coûté la vie à au moins 224 Palestiniens, 32 Israéliens, une Ukrainienne et un Italien, selon un décompte de l'AFP établi à partir de sources officielles.

Ce bilan inclut, côté palestinien, des combattants et des civils, et côté israélien, en majorité des civils et trois membres de la minorité arabe.

Hors Jérusalem-Est occupée et annexée par Israël, près de trois millions de Palestiniens vivent en Cisjordanie. Environ 490.000 colons juifs y habitent aussi dans des colonies considérées par l'ONU comme illégales au regard du droit international.