La prochaine conférence de Bagdad sur la sécurité se tiendra en novembre

La prochaine conférence de Badgad sur la stabilité régionale, dont la France est co-organisatrice, aura lieu « fin novembre » dans la capitale irakienne, ont annoncé lundi le président français Emmanuel Macron et les services du Premier ministre irakien.

Emmanuel Macron, qui s'exprimait devant les ambassadeurs de France réunis à l'Elysée, s'est par ailleurs montré très réservé sur la réintégration de la Syrie dans des instances régionales ainsi que sur d'éventuelles avancées dans le dossier nucléaire iranien.

« Nous devons continuer d'être impliqués dans (la) mission (contre le terrorisme) au Levant et renforcer le travail que nous menons depuis ces dernières années de stabilisation politique et militaire dans toute la région », a relevé le chef d'Etat français.

Farhad Alaaldin, conseiller aux Affaires étrangères du Premier ministre irakien Mohamed Chia al-Soudani, a confirmé dans un communiqué succinct la tenue fin novembre de « la conférence de Bagdad 2023 pour l'intégration économique et la stabilité régionale ».

« La conférence sera le point de lancement pour de grands projets concernant l'Irak et la région et contribuera à renforcer les liens solides entre les pays de la région (ainsi) que la stabilité régionale et le développement économique souhaité ».

La troisième édition de la Conférence de Bagdad - qui s'était tenue dans la capitale irakienne en août 2021 et en Jordanie en décembre 2022 - vise à « consolider un agenda régional en soutien de la souveraineté irakienne », a également rappelé Emmanuel Macron.

Cette conférence vise à réunir tous les Etats voisins de l'Irak, parfois très antagonistes, de l'Arabie saoudite à l'Iran qui jouit d'une forte influence régionale, via des milices pro-iraniennes, du Liban à la Syrie.

« Tous les pays de la région sont en train de vouloir reprendre langue avec la Syrie, de la réinsérer dans les différents forums de négociation et de partenariat », a également souligné Emmanuel Macron.

« Quelque réinsertion que ce soit dans les instances régionales doit supposer une coopération accrue dans la lutte contre les organisations et les groupes terroristes et s'accompagner d'un processus politique permettant aux réfugies (syriens) de réintégrer (leur pays) avec des garanties de protection, de reconnaissance et de sécurité politique et économique »,a-t-il insisté.

Le président syrien, Bachar al-Assad, a participé en mai au premier sommet de la Ligue arabe depuis plus d'une décennie, signant son retour sur la scène diplomatique arabe dont il avait été écarté après la guerre en Syrie.

L'organisation panarabe avait exclu le régime syrien fin 2011 pour sa répression d'un soulèvement populaire, qui a dégénéré en guerre dévastatrice, avant de le réintégrer le 7 mai 2023.

Concernant l'Iran, Emmanuel Macron s'est « félicité des avancées de ces dernières semaines ». « Mais, peut-être d'expérience, je ne saurais trop me féliciter avec beaucoup d’enthousiasme », a-t-il relevé.

Téhéran mène des pourparlers indirects avec les Etats-Unis en vue de relancer l'accord sur le nucléaire iranien, quasi-moribond, et les deux pays sont parvenus à un accord en août sur la libération de cinq Américains détenus en Iran.

« Nous savons que les accords peuvent être fragiles, que parfois ceux qui les concluent les dénoncent et que ceux qui les signent ne les respectent pas, ce qui nous rend humble sur la nature des accords qui peuvent être signés en la matière », a-t-il insisté.