La Corée du Sud organise ses premiers exercices civils depuis 6 ans

Les sirènes d'alerte aérienne ont retenti mercredi en Corée du Sud, et les passants étaient invités à se rendre dans des abris souterrains dans le cadre du premier exercice civil de défense dans le pays depuis six ans.

L'exercice de 20 minutes, qui a commencé à 14H00 locales (05H00 GMT), visait à "préparer une évacuation rapide en cas d'attaque aérienne comme les provocations par missiles de la Corée du Nord", a déclaré le ministère de l'Intérieur de Séoul. Alors que les sirènes retentissaient dans le centre de Séoul, les autorités arrêtaient les voitures et ordonnaient aux habitants de se rendre dans les abris les plus proches, dont il existe environ 17.000 à travers le pays.  

La participation à l'exercice n'était pas obligatoire, mais dans les régions proches de la frontière avec la Corée du Nord, le gouvernement avait préparé des simulations plus intenses, avec notamment des instructions pour mettre un masque à gaz et utiliser des rations alimentaires d'urgence."Si les soldats nord-coréens envahissent soudainement le pays, la confusion fera plus de victimes", a déclaré Ahn Tae-hong, un garçon de café, avant d'ajouter: "C'est pourquoi nous devons bien nous entraîner".

Choi In-ho, un voyagiste de 62 ans, a jugé l'exercice était "un peu gênant", mais nécessaire. "Nous sommes toujours en confrontation avec la Corée du Nord, mais nous sommes devenus trop complaisants à ce sujet", a-t-il ajouté à l'AFP. D'autres résidents sud-coréens ont refusé de se laisser distraire par l'exercice. "J'ai entendu la sirène, alors j'ai mis ma musique plus fort", a déclaré un internaute sur le réseau X (ex-Twitter). 

Depuis la guerre de 1950-1953, conclue par un armistice à défaut d'un traité de paix, les deux Corées sont toujours officiellement en guerre. Les exercices de défense pour la population civile ont été lancés en 1969 après un raid de commandos nord-coréens dans l'enceinte présidentielle à Séoul. Ils avaient été suspendus depuis 2017, en raison d'un dégel des relations avec Pyongyang, puis à cause de la pandémie de Covid-19. 

Le journal sud-coréen à grand tirage Chosun Ilbo a déclaré que cette reprise des exercices civils était "urgente". "Il n'est pas exagéré de dire que la capacité du peuple coréen à se préparer aux catastrophes est proche de zéro", assène le journal dans un éditorial. 

Ces exercices interviennent quelques mois seulement après que le gouvernement a envoyé par erreur une alerte d'évacuation d'urgence dans tout Séoul après le lancement d'une fusée nord-coréenne, déclenchant une panique généralisée.