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Dernières Infos - Royaume-uni

Le taux de chômage monte à 4,2% à fin juin, sommet en près de deux ans

Dans le quartier de Westminster à Londres. Photo d'illustration AFP

Le taux de chômage au Royaume-Uni a grimpé à 4,2% pour les trois mois terminés à fin juin comparé aux trois mois précédents, un sommet en près de deux ans, à l'heure où le pays fait face à une inflation élevée et une crise du coût de la vie.

La hausse du taux de chômage est due au fait qu'il faut aux gens "un peu plus de temps pour trouver du travail" que lors des précédents mois, commente le directeur des statistiques de l'office national des statistiques britannique (ONS) Darren Morgan. Il note aussi que les personnes qui ne sont pas en mesure de chercher du travail à cause de maladies de longue durée a "grimpé à un nouveau record".

La hausse des prix au Royaume-Uni atteint quasi 8%, la plus élevée du G7, et pèse sur les ménages et les entreprises.

Exemple de l'impact de la hausse des prix et donc des coûts sur l'activité: la chaine britannique d'articles ménagers à bas prix Wilko a déposé le bilan faute d'être parvenue à trouver des repreneurs ou de nouveaux financements. Quelque 12.500 emplois sont menacés.

"L'augmentation du taux de chômage sera reçue par la Banque d'Angleterre comme un signe que le marché du travail se détend, ce qui va dans le sens de notre prévision d'un resserrement supplémentaire de 25 points de base du taux directeur" avant la fin du tour de vis monétaire pour lutter contre l'inflation, estime Ruth Gregory, de Capital Economics.

Le ministère britannique des Finances remarque dans un communiqué que le taux de chômage britannique demeure inférieur à celui "du Canada, de la France, de l'Italie, l'Espagne et de la zone euro".

Bien que ce chiffre atteigne pour les trois mois courant d'avril à juin son plus haut depuis la période allant de juillet à septembre 2021, il ajoute que cela reste "faible comparé aux moyennes historiques".

Autre signe que les tensions sur le marché du travail se calment: dans un Royaume-Uni confronté à de sévères pénuries de travailleurs, le nombre d'emplois à pourvoir a reculé à un peu plus de 1 million, la 13e baisse mensuelle d'affilée.

Salaires réels qui accélèrent

Bonne nouvelle pour le pouvoir d'achat: les salaires moyens hors bonus ont enregistré une augmentation de 7,8% sur un an pour la période d'avril à juin, le rythme le plus rapide de hausse depuis que ces données ont commencé à être enregistrées en 2001. Ce qui signifie que les salaires réels commencent à se stabiliser alors qu'ils étaient jusqu'alors mangés par l'inflation. De quoi donner "une migraine" à la banque d'Angleterre et sa bataille contre l'inflation, estime Michel Hewson, analyste de CMC Markets.

Dans une étude publiée lundi, le cabinet de ressources humaines CIPD constate que 40% des employeurs britanniques ont été contraints de faire des contre-offres salariales à la hausse pour tenter de garder leurs employés, vu les manques de main d'oeuvre persistants depuis le Brexit et la réouverture de l'économie post-pandémie de Covid.

Pour Susannah Streeter, de Hargreaves Lansdown, l'accélération des salaires va dans le sens d'une nouvelle hausse de taux d'intérêt de la Banque d'Angleterre.

Par ailleurs, tandis que les mouvements sociaux se poursuivent sans relâche depuis plus d'un an dans le pays pour tenter d'obtenir de meilleures paies et conditions de travail, l'ONS souligne que 160.000 jours de travail ont été perdus à cause de grèves en juin, notamment dans le secteur de la santé.

Selon le centre de réflexion Resolution Foundation, 3,9 millions de jours de travail ont été "perdus" au total sur l'année passée à cause de ces conflits sociaux, "plus qu'à aucun moment depuis les années 80", les grévistes dénonçant notamment leur perte de salaire réel.


Le taux de chômage au Royaume-Uni a grimpé à 4,2% pour les trois mois terminés à fin juin comparé aux trois mois précédents, un sommet en près de deux ans, à l'heure où le pays fait face à une inflation élevée et une crise du coût de la vie.

La hausse du taux de chômage est due au fait qu'il faut aux gens "un peu plus de temps pour...