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Économie - Réseaux sociaux

Les influenceurs qataris devront désormais payer près de 7 000 $ pour exercer

Cette mesure servirait à leur assurer une meilleure protection juridique. 

Les influenceurs qataris devront désormais payer près de 7 000 $ pour exercer

Khalifa al-Haroon, influenceur en charge du site IloveQatar.net, le 19 juillet, veille de l'ouverture de sa boutique dédiée aux jeux vidéo, Store974, au Qatar. Photo tirée du compte Instagram @IloveQatar.

Khalifa al-Haroon pose tout sourire à Doha, sur les photos de sa page Instagram. Gérant du site IloveQatar, le jeune influenceur qatari est suivi par 118 000 personnes. Sur son site, il alterne entre conseils et divertissements pour ses abonnés : quels sont les meilleurs restaurants bon marché du Qatar ? Que faire à Doha pour s'amuser ? Pourquoi les Qataris gardent leurs chaussures à l'intérieur ? 

Toutefois, dans un de ses derniers tweets daté du 12 août, il n'est pas question de divertissement, mais de politique. Le jeune homme critique la nouvelle décision du ministère de la Culture qatari : imposer aux créateurs de contenus le paiement d'une licence d'exploitation publicitaire pour avoir le droit d'exercer. 

Selon le formulaire de demande de cette licence, accessible sur le site du ministère qatari de la Culture, la première demande coûte 25 000 riyals qataris (l'équivalent d'environ 6 800 dollars). Somme à laquelle viendront se rajouter 10 000 riyals par an (soit près de 2 750$) pour son renouvellement. Cette licence peut être obtenue à partir de 21 ans, uniquement par les citoyens du Qatar. Cette nouvelle réglementation vise à collecter les fonds nécessaires pour fournir une protection juridique plus forte aux influenceurs, selon le site DohaNews.


Pour gagner de l'argent, les influenceurs travaillent en collaboration avec des marques et promeuvent les produits sur leurs plateformes sur les réseaux sociaux. Mais des pratiques malhonnêtes se développent, consistant pour les marques à ne pas payer les influenceurs après les partenariats, mettant à mal les revenus de ces derniers. Grâce à l'argent collecté par le prix de la licence, les créateurs de contenus seraient mieux protégés face à ces ruptures de contrat et pourront engager des poursuites judiciaires, toujours selon DohaNews. 

L'argent récolté pourrait aussi servir à protéger les entreprises des influenceurs frauduleux. Un certain nombre de personnes achètent de faux abonnés pour augmenter le taux d'engagement sur leurs publications, et réclamer des prix plus élevés. Grâce à ce nouveau fonds, des actions en justice pourront être engagées contre eux et les en dissuader. 

Si certains internautes considèrent que cette licence pourrait servir à légitimer le travail des influenceurs qataris, la nouveauté est loin de faire l'unanimité. Pour Khalifa al-Haroon, une telle somme pourrait dissuader celles et ceux qui voudraient se lancer dans ce métier à l'avenir, explique t-il sur son compte X (anciennement Twitter). Il ajoute que certains ne pourraient tout simplement pas se permettre d'investir une telle somme dans la licence. 

Une législation déjà en place dans certains pays du Golfe

Ces taxes ne sont pas nouvelles dans les pays du Golfe. Aux Émirats arabes unis (EAU), les influenceurs sont eux aussi soumis à l'obligation de posséder une licence – mais seulement s'ils gagnent de l'argent grâce à leurs contenus – qui oscille entre 5 000 et 11 900 dirhams émiratis (environ 1 300 $ et 3 240 $). Les créateurs de contenus basés en Arabie saoudite, saoudiens ou étrangers, doivent eux payer 15 000 riyals saoudiens, l'équivalent de 3 650 $. 


Khalifa al-Haroon pose tout sourire à Doha, sur les photos de sa page Instagram. Gérant du site IloveQatar, le jeune influenceur qatari est suivi par 118 000 personnes. Sur son site, il alterne entre conseils et divertissements pour ses abonnés : quels sont les meilleurs restaurants bon marché du Qatar ? Que faire à Doha pour s'amuser ? Pourquoi les Qataris gardent leurs...

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