La Russie reproduit des drones iraniens pour attaquer l’Ukraine

Dans le cadre de la guerre en Ukraine, dénommée « opération spéciale » en Russie, Moscou aurait commencé à faire des copies maison de drones kamikazes achetés à l’Iran l’année dernière, selon les conclusions d’un rapport publié jeudi par un groupe de recherche sur les armes, Conflict Armament Research (CAR), cité par le journal américain The New York Times. Ces drones seraient utilisés pour combattre les forces ukrainiennes. Ils sont fabriqués localement, malgré les sanctions imposées à Moscou pour paralyser notamment la production d’armes du pays.

Le groupe de recherche indépendant basé en Grande-Bretagne identifie et suit les armes et les munitions utilisées dans les guerres. C’est la dixième fois qu’il publie un compte rendu de ses travaux menés dans la capitale ukrainienne. Les membres de l’équipe de recherche se sont dans ce contexte rendus à Kiev fin juillet, où ils ont inspecté des débris de deux drones d’attaque utilisés lors de combats dans le sud-est du pays.

Pour mémoire

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Ces deux drones semblaient être des Shahed-136 iraniens, mais ils contenaient en réalité des modules électroniques issus de drones de surveillance russes, selon le rapport, qui en conclut que ces nouveaux modèles sont produits en Russie. Surnommés « drones kamikazes », ces engins sont à usage unique : ils explosent à l’impact. On estime que le modèle iranien peut transporter jusqu’à environ 36 kilogrammes d’explosifs et que son rayon d’action est d’environ 960 kilomètres. En septembre, la Russie avait commencé à utiliser des drones Shahed de fabrication iranienne pour attaquer l’Ukraine, Téhéran niant pourtant en avoir livré depuis le début de l’invasion russe. Le Shahed est l’un des trois modèles de drone armé de fabrication iranienne utilisés par la Russie chez son voisin. Les versions russes de ces modèles sont appelées Geran-2 (Geranium-2 en russe). 

Selon les déclarations au New York Times de Damien Spleeters, qui a mené l’enquête pour le CAR, « cette nouvelle version des drones permettra à la Russie de maintenir ses schémas d’attaque ». Il ajoute que ces « découvertes soulèvent des questions sur le contrôle des exportations (...) car un grand nombre de composants trouvés ont été fabriqués après février 2022 ». 

L’administration américaine du président Joe Biden a imposé des sanctions radicales contre la Russie immédiatement après son invasion de l’Ukraine en février 2022. Ces sanctions visaient entre autres à couper l’accès de Moscou aux composants essentiels fabriqués à l’étranger tels que les semi-conducteurs, les ordinateurs ou encore les équipements de télécommunication.