Arménie : des anciens combattants exigent l'ouverture du corridor de Latchine

Quatorze manifestants arméniens, pour la plupart des anciens combattants, ont été arrêtés mardi à Erevan après avoir exigé des armes pour ouvrir le corridor de Latchine, seul axe routier reliant l'Arménie à l'enclave du Haut-Karabakh.

Ils ont été arrêtés pour refus d'obtempérer, certains d'entre eux ayant tenté de bloquer la place centrale de la capitale, selon le ministère de l'Intérieur. Les anciens combattants devaient être libérés au bout de quelques heures, selon la même source.

Des manifestants se sont rendus également à Kornidzor, un village de la frontière avec l'Azerbaïdjan, où des camions transportant de l'aide humanitaire sont bloqués depuis des jours. Le corridor de Latchine est la seule route, passant en territoire azerbaïdjanais, reliant l'Arménie au Haut-Karabakh. Ce territoire montagneux est majoritairement peuplé d'Arméniens mais il est reconnu internationalement comme faisant partie de l'Azerbaïdjan.  

Le corridor est surveillé par des patrouilles de soldats de maintien de la paix russes qui assurent la liberté de passage entre l'Arménie et le Haut-Karabakh. Les tensions se sont aggravées début juillet lorsque l'Azerbaïdjan a fermé sous divers prétextes la circulation sur le corridor de Latchine. Ce blocus azerbaïdjanais a créé une grave crise humanitaire au sein de l'enclave, avec des pénuries de nourriture et de médicaments, et de fréquentes coupures de courant.

En avril, l'Azerbaïdjan avait annoncé la création d'un barrage routier à l'entrée du corridor de Latchine, pour des raisons sécuritaires, alors que des incidents armés entre forces arméniennes et azerbaïdjanaises se produisent encore régulièrement. Les deux pays du Caucase se disputent le Haut-Karabakh depuis la fin des années 1980, entraînant deux guerres dont la dernière, en 2020, a vu la défaite des forces arméniennes et des gains de territoire importants pour l'Azerbaïdjan.