Les Marada et Walid Nassar boycotteront la séance du gouvernement pour la nomination d'un nouveau gouverneur de la BDL

Le ministre sortant de l'Information, Ziad Makary, a confirmé mercredi à L'Orient-Le Jour que les ministres du parti des Marada (lui-même ainsi que le ministre des Télécoms Johnny Corm) boycotteront la réunion du gouvernement prévue jeudi pour nommer un successeur au gouverneur de la banque centrale, Riad Salamé. 

Ce boycott exprime "une position de principe, loin des considérations politiques", a affirmé M. Makary.

Selon des médias locaux, le ministre sortant du Tourisme, Walid Nassar, boycottera également la réunion du cabinet.

Walid Nassar a indiqué à L'Orient Today que "si la séance va aboutir à la nomination d'un nouveau gouverneur ou à une prolongation" du mandat Salamé, il n'y assistera pas. Il a néanmoins précisé qu'il y prendrait part si la question sera uniquement discutée.

Moins d’une semaine avant l’expiration du mandat de Riad Salamé à la tête de la Banque du Liban (BDL), le président de la Chambre, Nabih Berry, et le Premier ministre sortant, Nagib Mikati, ont appelé mardi à une reunion du Conseil des ministres pour élire un successeur au gouverneur de la BDL. 

En appelant à cette réunion, le tandem Berry-Mikati est accusé par ses détracteurs d'attiser les tensions avec les partis chrétiens majoritaires ainsi qu'avec le patriarcat maronite, alors qu'ils estiment que le gouvernement n'est pas habilité à nommer un gouverneur à la tête de la banque centrale en l'absence d'un chef de l'Etat. Le Liban est sans président depuis la fin du mandat de Michel Aoun en octobre 2023.

Le défi est également lancé au Hezbollah qui, tout en étant un des principaux parrains du cabinet sortant, s’oppose à toute nomination d'un futur gouverneur.

Le patron de la BDL est poursuivi au Liban ainsi qu'en Europe dans plusieurs enquêtes portant sur des faits de corruption présumée. Riad Salamé se défend de ces accusations. Une frange de la population et de la classe politique l'accuse d'être l'un des responsables de la crise économique dont souffre le Liban depuis 2019.