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Macron martèle que "la Nouvelle-Calédonie est française" et sermonne les indépendantistes


Le président français Emmanuel Macron prend un selfie après avoir prononcé son discours place des Cocotiers, à Nouméa, le 26 juillet 2023. Photo Ludovic MARIN / AFP

Emmanuel Macron a appelé mercredi les indépendantistes de Nouvelle-Calédonie à ne pas se "réfugier dans un séparatisme" risquant de faire replonger dans la violence ce territoire du Pacifique, qu'un divorce avec la France livrerait selon lui aux ambitions de la Chine dans la région.

"La Nouvelle-Calédonie est française parce qu'elle a choisi de rester française", a martelé le président français en visite à Nouméa, lors d'un rassemblement de quelque 10.000 personnes boudé par les principaux responsables de la mouvance indépendantiste. Il a assuré ne pas "mésestimer les aspirations déçues de ceux qui défendaient un tout autre projet", avant de mettre en garde contre la tentation de se "réfugier dans un séparatisme" qui fait planer, "aujourd'hui ou demain", le "risque de la violence".

Depuis la première visite de M. Macron en 2018, la Nouvelle-Calédonie a organisé trois référendums, prévus par des accords vingt ans plus tôt, qui ont rejeté l'indépendance, à 53% en 2018, 57% en 2020 et 97% en 2021. Mais les indépendantistes du Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS) contestent le résultat du dernier scrutin qu'ils avaient boycotté, estimant que les conditions n'étaient pas réunies pour la consultation en pleine épidémie de Covid-19. Pour l'heure, les négociations sur l'avenir institutionnel de l'archipel patinent. Le président français a prévenu sans ménagement mercredi qu'une indépendance livrerait l'archipel du Pacifique aux ambitions grandissantes de la Chine dans la région. "Si l'indépendance c'est de choisir demain d'avoir une base chinoise ici", "bon courage, ça ne s'appelle pas l'indépendance!", a-t-il tancé.

L'Union calédonienne, principal mouvance du FLNKS, avait justement reproché au chef de l'Etat d'"instrumentaliser" la Nouvelle-Calédonie pour "servir sa stratégie" en Asie-Pacifique "d'équilibre entre la Chine et les Etats-Unis". Après trois "non" à l'indépendance en cinq ans, Emmanuel Macron a jugé qu'il était temps de "bâtir" un "nouveau projet", "celui de la Nouvelle-Calédonie dans la République". "Pas de retour en arrière, pas de bégaiement, pas de surplace", a-t-il martelé. Pour tourner la page, il a proposé deux "chemins jumeaux", celui "du pardon" et celui "de l'avenir".

Le premier, censé répondre aux attentes mémorielles des Kanaks, "n'est pas un chemin de repentance", mais une manière de "regarder en face", ensemble, "ce passé qui ne veut pas passer" et toutes les "souffrances", notamment celle du "peuple kanak". Le second chemin passe forcément, a plaidé le président, par des "institutions pérennes, rénovées, efficaces". Il a dit souhaiter qu'une révision constitutionnelle, prévue par l'accord de Nouméa, "puisse intervenir début 2024", et que le futur statut de la Nouvelle-Calédonie se construise "dans le consensus".

Après la Nouvelle-Calédonie, Emmanuel Macron poursuit sa tournée régionale par des visites au Vanuatu et en Papouasie Nouvelle-Guinée, les premières d'un président français dans ces deux pays.


Emmanuel Macron a appelé mercredi les indépendantistes de Nouvelle-Calédonie à ne pas se "réfugier dans un séparatisme" risquant de faire replonger dans la violence ce territoire du Pacifique, qu'un divorce avec la France livrerait selon lui aux ambitions de la Chine dans la région.

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