
Des unes de journaux israéliens entièrement en noir, le 25 juillet 2023. Photo Twitter/@EdmondRabbath
Haaretz, The Marker, Calcalist, Israel Hayom et Yediot Aharonot : plusieurs quotidiens israéliens affichaient mardi matin une première page entièrement noire avec les mots « Jour noir pour la démocratie israélienne ». Une action symbolique pour contester le passage de la loi limitant la possibilité pour la Cour suprême d'invalider une décision gouvernementale, votée lundi à la Knesset, le Parlement israélien.
C'est Democratech Israel, un groupe d'entrepreneurs prodémocratie dans le milieu de la technologie qui est à l'origine de ces publicités parues dans les quotidiens israéliens. Le groupe s'était déjà engagé contre le projet de loi, dénonçant de graves atteintes à la démocratie. Sur son site, le groupe explique lutter dans la rue « pour la démocratie ». « Nous ne nous arrêterons pas tant que la menace contre le système judiciaire israélien et la démocratie ne sera pas éliminée», ajoutent-ils.
En réponse à la campagne publicitaire, le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, a rétorqué sur Twitter : « Ce n'est pas ce à quoi ressemble une "manifestation populaire". Et votre opinion ne sera pas achetée par les centaines de millions d'entités étrangères qui financent les manifestations, ont acheté toutes les premières pages des journaux ce matin et mènent une campagne pour détruire le pays. »
« La lutte ne fait que commencer »
La mesure votée lundi est la première de la réforme judiciaire à devenir une loi. Elle empêche la Cour suprême d'invalider une décision gouvernementale en jugeant de son « caractère raisonnable ». Les détracteurs du Premier ministre, Benjamin Netanyahu, en procès pour corruption, l'accusent d'utiliser cette réforme pour atténuer un éventuel jugement à son encontre.
À la suite du vote, M. Netanyahu a affirmé vouloir négocier avec l'opposition et « mener un dialogue entre nous ». Le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, l'a accusé « de vouloir faire taire les protestataires » et a prévenu que la lutte ne faisait que commencer.
De nombreuses manifestations ont été organisées ces derniers mois pour empêcher l'adoption de cette réforme. Lors des manifestations qui se sont poursuivies tard lundi soir, 58 personnes ont été interpellées par la police pour troubles à l'ordre public, selon un porte-parole de la police, qui a utilisé des canons à eau pour disperser des manifestants tentant de bloquer des axes principaux à Jérusalem et à Tel-Aviv. Elle a dit avoir placé en garde à vue un homme soupçonné d'avoir blessé des manifestants lundi en conduisant sa voiture au milieu de protestataires qui bloquaient une autoroute.
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