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Moyen-Orient - FOCUS

Deux mois après la réhabilitation régionale de Damas, la monnaie syrienne à son plus bas historique

Le dollar américain s’échangeait mercredi à plus de 11 000 livres sur le marché parallèle, contre 47 avant le soulèvement populaire de mars 2011.

Deux mois après la réhabilitation régionale de Damas, la monnaie syrienne à son plus bas historique

Un Syrien compte son argent, alors qu'on peut aperçevoir un billet de 2 000 livres syriennes. Photo d'archives AFP

Jamais la monnaie syrienne n’avait perdu autant de valeur depuis la révolution de mars 2011, réprimée dans le sang par le régime de Bachar el-Assad et plongeant la Syrie dans la guerre. Mercredi, le dollar américain s’échangeait à plus de 11 000 livres sur le marché noir ou parallèle, soit son plus bas historique, selon des sites de surveillance de taux de change. Avant que les manifestations n’éclatent il y a plus d’une décennie, un dollar valait 47 livres.

Cette dégringolade est survenue après que la Banque centrale a dévalué, mardi, le taux officiel auquel les transferts d’argent en devises étrangères peuvent être retirés à 9 900 livres pour un dollar, contre près de 4 500 livres au début de l’année. Le taux du marché parallèle, lui, avoisinait à cette époque les 6 500 livres.

Réhabilitation régionale

Cette dépréciation intervient deux mois après le retour du régime Assad dans le giron arabe. Un come-back acté par sa présence au 32e sommet de la Ligue arabe à Djeddah, le 19 mai dernier, sous l’impulsion de l’Arabie saoudite, après des années de mise au ban régionale provoquée par sa répression du soulèvement populaire en 2011.

Mais si Damas mise sur les capitaux des riches puissances du Golfe pour participer aux efforts de reconstruction estimés à plusieurs centaines de milliards de dollars, « l'impact de l'ouverture (diplomatique) ne s'est pas encore fait sentir, d'autant qu'elle n'a pas encore été accompagnée de mesures économiques concrètes », a récemment fait valoir l’économiste Ammar Youssef, cité par le quotidien saoudien al-Chark al-Awsat.

Spectre de la famine

Jusqu’à présent, plusieurs pays arabes n’ont pas participé aux efforts de reconstruction en Syrie par crainte des effets de la loi américaine César, qui sanctionne depuis l’été 2020 toute personne, société ou institution commerçant avec le pouvoir en place à Damas ou contribuant à la reconstruction. Si le régime Assad impute la crise économique aux sanctions occidentales depuis le début de la guerre – en vue d’obtenir leur suspension – plusieurs facteurs ont conduit à cette situation. Entre autres : la poursuite du conflit qui a provoqué une fuite de capitaux vers le Liban voisin, combinée à l’impossibilité d’une partie des Syriens de rapatrier leurs dollars gelés dans les banques libanaises, ou encore les pénuries et la hausse des prix mondiaux des denrées alimentaires et des carburants.

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Cette situation a été encore aggravée en début d’année par le tremblement de terre qui a frappé la Turquie et la Syrie le 6 février, affectant des millions de personnes déjà déplacées par la guerre et en proie au manque de ressources. Le plongeon de la livre syrienne à son plus bas historique survient, en outre, au moment où les habitants de l’enclave rebelle d’Idleb – dernier bastion qui échappe au contrôle du régime Assad – sont pris en otage par le refus de Moscou de négocier un compromis relatif au mécanisme onusien d’aide transfrontalière de Bab al-Hawa, arrivé à expiration. Quelques jours plus tôt, à la mi-juin, le Programme alimentaire mondial (PAM) avait annoncé qu’il devra priver d’assistance alimentaire 2,5 millions de Syriens, sur les 5,5 millions qui en dépendent actuellement, à cause d’une crise de financement sans précédent. Après plus d’une décennie de guerre, le spectre de la famine guette désormais.

Jamais la monnaie syrienne n’avait perdu autant de valeur depuis la révolution de mars 2011, réprimée dans le sang par le régime de Bachar el-Assad et plongeant la Syrie dans la guerre. Mercredi, le dollar américain s’échangeait à plus de 11 000 livres sur le marché noir ou parallèle, soit son plus bas historique, selon des sites de surveillance de taux de change. Avant...

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11 000 – 47 = 10 953 Liv.Syr. (Perte en une décennie mais Dépôts bancaires disponibles). 93 000 – 1507,5 = 91 492,5 Liv.Lib. (perte en 2 ans + perte 100% de nos Dépôts bancaires). Il y a de quoi être fier ….

aliosha

09 h 42, le 22 juillet 2023

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Commentaires (1)

  • 11 000 – 47 = 10 953 Liv.Syr. (Perte en une décennie mais Dépôts bancaires disponibles). 93 000 – 1507,5 = 91 492,5 Liv.Lib. (perte en 2 ans + perte 100% de nos Dépôts bancaires). Il y a de quoi être fier ….

    aliosha

    09 h 42, le 22 juillet 2023

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