Des partisans du CPL manifestent devant l'ambassade de l'UE contre les réfugiés syriens

Plus de 100 partisans du Courant patriotique libre (CPL) ont manifesté mardi devant les bureaux de la délégation de l'Union européenne au Liban, dans le centre-ville de Beyrouth, afin de dénoncer une résolution de l'UE adoptée la semaine dernière et défendant le maintien de la présence des réfugiés syriens au Liban, au motif que les conditions en Syrie ne garantissent pas un retour en toute sécurité.

La résolution de l'UE axée sur le Liban aborde plusieurs questions, notamment l'impasse politique et l'explosion au port de Beyrouth en 2020. L'article 13 de la résolution, qui fait référence à la présence de réfugiés syriens dans le pays, a déclenché une controverse.

Bien que le texte ne demande pas explicitement aux réfugiés syriens de rester au Liban, il stipule que "les conditions requises pour un retour volontaire et dans la dignité ne sont pas réunies". Une déclaration qui reflète la position adoptée par la communauté internationale et les groupes de défense des droits de l'homme, de nombreuses personnes rentrées en Syrie étant toujours soumises au service militaire obligatoire, tandis que d'autres se retrouvent sans abri, sont détenues ou sont victimes de disparitions forcées à leur retour.

Le texte de l'UE appelle également le Liban à "s'abstenir d'expulser, d'imposer des mesures discriminatoires et d'inciter à la haine contre les réfugiés syriens".

"Nous sommes ici aujourd'hui devant le bâtiment de l'UE en tant que CPL pour affirmer que la naturalisation [des réfugiés syriens] et la division du pays sont rejetées", a déclaré Tony Moukarzel, un partisan du CPL, à notre photographe sur place, Mohammad Yassine. "Ce pays est le nôtre et n'est pas un pays de réfugiés ou de migration", a -t-il ajouté.

"Nous ne sommes pas ici contre les Syriens, nous sommes ici pour protester contre la décision de l'UE de maintenir les Syriens ici. Nous n'avons pas de problème avec les Syriens de manière générale, contrairement aux réfugiés syriens qui sont un fardeau pour nous", a indiqué pour sa part Charbel Abou Antoun, un autre partisan du CPL. "Nous ne pouvons plus aider un grand nombre de personnes qui peuvent retourner dans leur pays. Nous n'avons aucun problème avec les Syriens qui travaillent légalement pour gagner leur vie, notre problème c'est avec ceux qui prennent nos emplois sans papiers officiels et qui ne sont pas soumis à la loi", a-t-il ajouté.  

Le gouvernement libanais estime que le pays accueille actuellement environ 1,5 million de réfugiés syriens, dont 815 000 enregistrés auprès du HCR.

Plusieurs hommes politiques libanais ont critiqué l'article 13 qui, selon eux, encourage les réfugiés syriens à rester au Liban.