Rechercher
Rechercher

Dernières Infos - Liban

Réfugiés syriens : Bassil accuse Mikati de "se soumettre aux puissances étrangères"


Réfugiés syriens : Bassil accuse Mikati de

Le chef du Courant patriotique libre (CPL, aouniste), Gebran Bassil, lors d'une conférence à Jbeil, le 22 juin 2023. Photo Ani

Le chef du Courant patriotique libre (CPL, aouniste), Gebran Bassil, a accusé le Premier ministre sortant, Nagib Mikati, de "se soumettre aux puissances étrangères" dans la question des réfugiés syriens. 

M. Bassil fait partie des fervents défenseurs d'un plan de rapatriement des réfugiés en Syrie, arguant de l'impact de leur présence sur les infrastructures et la sécurité du Liban. La majorité de la communauté internationale, ONU et organisations en tête, lient pour leur part un tel retour à une solution politique à la guerre en Syrie. 

S'agissant des réfugiés, "Nagib Mikati se soumet aux puissances étrangères contre les intérêts du Liban", a déclaré le chef du CPL dans un discours prononcé à l'occasion d'une conférence sur ce dossier jeudi soir dans la région de Jbeil. "Le Liban est le premier pays au monde en termes de densité de la population de déplacés, et c'est là une situation que notre pays, notre société et nos ressources ne peuvent pas supporter", a-t-il dit. "La crise du déplacement est existentielle et ses effets sont sociaux, économiques et démographiques", a ajouté M. Bassil. Les responsables libanais font habituellement référence aux populations réfugiées en les qualifiant de populations "déplacées". 

"Les déplacés syriens sont des victimes et leurs hôtes libanais également. Nous ne pouvons abandonner aucun des deux, mais la crise exige que nous gérions ce dossier, et c'est une erreur d'attendre uniquement des solutions de l'étranger", a poursuivi le député.  "Pendant le mandat du président Michel Aoun, 450 000 Syriens sont retournés en Syrie, mais personne n'en parle", a-t-il affirmé, estimant que "'aucun rapport n'a été publié sur des incidents auxquels ils auraient été exposés" après leur retour. 

Depuis 2018, des rapatriements ont été organisés de manière sporadique en coopération avec la Syrie. Toutefois, les organisations internationales mettent régulièrement en garde contre les exactions commises contre les réfugiés rentrant dans leur pays. Dans un rapport publié en mai 2023, Amnesty International avait une nouvelle fois fait état de "violations horribles commises par les forces militaires et de sécurité syriennes à l'encontre des rapatriés, y compris des enfants, telles que la détention illégale ou arbitraire, la torture et d'autres mauvais traitements, le viol, les violences sexuelles, et les disparitions forcées".

"Il est vrai que 450 000 personnes sont rentrées chez elles, mais il est regrettable que le nombre de Syriens continue d'augmenter au Liban en raison des naissances", a encore indiqué Gebran Bassil. 

La semaine dernière, le ministre sortant des Affaires étrangères, Abdallah Bou Habib, a déclaré, lors d'une conférence sur l'aide à la Syrie à Bruxelles, que le Liban avait besoin d'une aide étrangère pour qu'il "ne se transforme pas en un gigantesque camp de réfugiés". Selon les estimations des autorités libanaises, plus de 2 millions de Syriens ont trouvé refuge au Liban depuis le début de la guerre civile en 2011, et l'ONU a enregistré 830 000 réfugiés syriens.

Début juin, le ministre sortant de l'Information, Ziad Makari, a déclaré, à l'issue d'un Conseil des ministres, qu'une délégation libanaise se rendrait bientôt à Damas pour discuter de la question des réfugiés, bien qu'aucune date précise n'ait été fixée. Il avait également noté que le Haut commissariat aux réfugiés de l'ONU (HCR) avait accepté de fournir aux autorités libanaises ses statistiques sur les réfugiés syriens, après avoir refusé de le faire.

En avril dernier, le gouvernement a demandé aux forces de sécurité d'empêcher les réfugiés de traverser illégalement la frontière avec le Liban, et décidé que le "statut de réfugié" serait révoqué pour les Syriens quittant le territoire libanais. Le cabinet avait également chargé les ministères de l'Intérieur et des Affaires sociales d'enregistrer les naissances des Syriens au Liban, en coordination avec le HCR. Le ministère du Travail avait, lui, été chargé de "renforcer le contrôle de l'emploi dans les secteurs autorisés" pour les Syriens au Liban, où ils ne peuvent travailler que dans l'agriculture et dans plusieurs autres secteurs à forte intensité de main-d'œuvre.

Le chef du Courant patriotique libre (CPL, aouniste), Gebran Bassil, a accusé le Premier ministre sortant, Nagib Mikati, de "se soumettre aux puissances étrangères" dans la question des réfugiés syriens. M. Bassil fait partie des fervents défenseurs d'un plan de rapatriement des réfugiés en Syrie, arguant de l'impact de leur présence sur les infrastructures et la sécurité du...