Démission du président de la Fédération internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge

Le chef de la Fédération Internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR), le plus grand réseau humanitaire au monde, va démissionner, a confirmé son porte-parole jeudi, suite à une polémique en Italie autour de la marche des fiertés. Francesco Rocca quitte son poste afin d'éviter que ses décisions à la tête de la région du Latium - où se trouve Rome - ne risquent d'être exploitées pour porter préjudice à la FICR.

L'agence de presse suisse Keystone-ATS a été la première à rapporter cette démission.  Dans une lettre aux 191 sociétés nationales et au secrétariat de la FICR, il écrit "avec une grande tristesse" que sa décision de démissionner était  "très difficile" et prise après "une réflexion minutieuse et douloureuse motivée par mon désir de protéger notre organisation et les gens que nous servons". 

La polémique déclenchée par sa décision de retirer le soutien de la région à la marche des fiertés de Rome lui ont fait réaliser que "chaque décision ou action prise par moi, bien qu'elle soit toujours conforme à nos principes et valeurs fondamentaux, pourrait être instrumentalisée de bonne ou de mauvaise foi, et risquer de mettre en péril la réputation de notre bien-aimée FICR". 

Il a également souligné que ses obligations croissantes en tant que président de région - il a été élu en février - rendaient difficile de concilier les deux présidences.  La présidence de la FICR est bénévole. M. Rocca restera aux commandes de la FICR basée à Genève jusqu'à ce que son successeur soit choisi. 

"Il a appelé à une session extraordinaire de l'assemblée générale, et à la fin de cette session, il démissionnera", a déclaré un porte-parole à l'AFP.  "Il est toujours pleinement responsable en tant que président du FICR. Nous saurons dans les prochaines semaines quand l'assemblée sera convoquée."

Selon Keystone-ATS, cette assemblée générale extraordinaire pourrait se tenir en décembre.  Francesco Rocca, 57 ans, est devenu président de la FICR en 2017 et a été réélu en 2022. En tant que président de droite de la région du Latium, il avait retiré son soutien à la marche des fiertés à Rome. Le nom de la région "ne peut pas être, et ne sera jamais, utilisé pour soutenir des actions visant à promouvoir des comportements illégaux", notamment la gestation pour autrui (GPA), soulignait-il.

M. Rocca a été élu à la tête de la région avec le soutien de la coalition de la cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni, qui défend les valeurs familiales "traditionnelles".  Le parti d'extrême droite de Mme Meloni, Fratelli d'Italia, a proposé de faire passer une loi visant à étendre l'interdiction actuelle de la maternité de substitution aux Italiens qui se rendent à l'étranger pour trouver une mère porteuse.

La région du Latium estime que les prises de position publiques des organisateurs de la marche des fiertés de Rome, qui comprennent notamment des appels en faveur des droits des couples homosexuels à adopter des enfants ou à accéder à des traitements de fertilité, mais militent aussi en faveur de la légalisation de la GPA, "violent les conditions" d'un possible parrainage par la région.  Le maire de gauche de Rome, Roberto Gualtieri, a condamné la décision de la région.