Rechercher
Rechercher

Moyen-Orient - ACCORDS D’ABRAHAM

Talal al-Zaïn : du fonds souverain bahreïni à un fonds d’investissement israélien

L’ancien directeur exécutif de Mumtalakat est devenu partenaire et directeur des investissements de la société Exigent Capital Group, dont le siège est à Jérusalem.


Talal al-Zaïn : du fonds souverain bahreïni à un fonds d’investissement israélien

Le roi Hamad ben Issa al-Khalifa recevant le président israélien Isaac Herzog à Manama, le 4 décembre 2022. Photo AFP

Manama. Loin d’être la première destination qui vient en tête aux financiers du Moyen-Orient, le fonds d’investissement Exigent Capital Group y a pourtant ouvert cette année son troisième bureau. Les autres sont à Jérusalem et Tel-Aviv. Pour marquer le coup de son expansion vers le Golfe, la compagnie financière israélienne a recruté comme partenaire et directeur des investissements Talal al-Zaïn, ancien directeur exécutif du fonds souverain bahreïni. A la tête de Mumtalakat, le fondateur et directeur de Jisr Capital – société de conseil pour entreprises et entités financières basée dans le royaume bahreïni – a géré un portefeuille de plus de 10 milliards de dollars.

Depuis la signature des accords d’Abraham en 2020 scellant la normalisation des relations entre Israël et Bahreïn, la coopération entre les deux Etats se faisait surtout sur le plan sécuritaire. Les liens économiques bilatéraux, pour leur part, se sont développés plus lentement qu’entre l’Etat hébreu et la fédération émiratie, qui avaient normalisé leurs relations un peu plus tôt. Si un accord de libre échange est entré en vigueur entre Israël et les Emirats arabes unis le 1er avril dernier, Bahreïn et l’Etat hébreu n’ont pas encore finalisé les négociations en ce sens. Étonnant donc que la société d’investissement israélienne n’ait pas choisi plutôt le hub financier de Dubaï pour ouvrir son premier bureau dans le Golfe.

Seulement, le petit royaume est connu pour ses liens avec son puissant voisin saoudien. Les accords d’Abraham n’auraient ainsi pas pu être signés sans le feu vert de Riyad. Et le fondateur et directeur exécutif de Exigent Capital Group, Elie Brender, a déclaré que sa compagnie cherchera à déployer ses fonds également dans des pays de la région n’ayant pas normalisé leurs relations avec l’Etat hébreu, envisageant même d’ouvrir un bureau en Arabie saoudite, rapporte Bloomberg. Renchérissant, Talal al-Zaïn voit quant à lui un potentiel dans les technologies produites en Israël pour “créer des ponts économiques entre Israël et la région et créer des bénéfices économiques des deux côtés”, poursuit le média.

Accords d'Abraham et autres normalisations

Par ailleurs, le fonds d’investissement siégeant à Jérusalem avait embauché Ron Dermer en tant que partenaire en 2022, avant que celui-ci ne réintègre la vie politique comme ministre des Affaires stratégiques dans le gouvernement de Benjamin Netanyahu, annoncé en décembre 2022. Ancien ambassadeur israélien aux Etats-Unis, l’homme est aussi connu comme l’intermédiaire-clé avec les pays arabes, architecte des accords d’Abraham.

Au moment où les Etats-Unis s’activent auprès d’Israël pour faciliter l’établissement de liens diplomatiques israélo-saoudiens, le royaume wahhabite pose néanmoins ses conditions, difficiles à accepter par Washington. Si le sort des Palestiniens est brandi comme une ligne rouge, Riyad cherche surtout à obtenir des garanties sécuritaires des Américains, ainsi qu’une aide pour développer son programme nucléaire et une levée des restrictions sur les ventes d’armes au royaume.

Car malgré la normalisation avec l’Iran, annoncée le 10 mars sous l’égide de Pékin, la République islamique et ses supplétifs régionaux restent perçus comme une menace dans la région. Notamment par le royaume de Bahreïn, dont la population est majoritairement chiite, et qui a été le seul pays du Golfe secoué lors des printemps arabes par des manifestations populaires, sévèrement réprimées. Le gouvernement avait alors accusé l’Iran d’avoir fomenté la contestation contre la dynastie régnante sunnite d’al-Khalifa. Si Bahreïn, à reculons, a opéré ces derniers mois un timide rapprochement avec Téhéran pour suivre les traces des Saoudiens, la normalisation avec Israël avait surtout pour but de parer à la menace iranienne.

Un accord bilatéral a ainsi été annoncé en février dernier, Bahreïn devenant le premier pays arabe à recevoir officiellement un officiel militaire israélien. D’après le Wall Street Journal, Manama aurait demandé aux services israéliens de renseignements intérieur et extérieur, le Shin Beth et le Mossad, de former ses agents, tandis que l’État hébreu fournirait des drones et des systèmes antidrones au royaume. Ce dernier accueille en outre sur son sol la Ve flotte américaine, qui mène des opérations dans le Golfe arabique et dont la mission est entre autres d’assurer la sécurité de navigation dans ces eaux proches de l’Iran. 

Manama. Loin d’être la première destination qui vient en tête aux financiers du Moyen-Orient, le fonds d’investissement Exigent Capital Group y a pourtant ouvert cette année son troisième bureau. Les autres sont à Jérusalem et Tel-Aviv. Pour marquer le coup de son expansion vers le Golfe, la compagnie financière israélienne a recruté comme partenaire et directeur des...

commentaires (1)

LE LOUP S,EST GLISSE DANS LES BERGERIES. BON APPETIT.

LA LIBRE EXPRESSION

10 h 40, le 22 juin 2023

Tous les commentaires

Commentaires (1)

  • LE LOUP S,EST GLISSE DANS LES BERGERIES. BON APPETIT.

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 40, le 22 juin 2023

Retour en haut