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Dernières Infos - Irak

Le gouvernement veut un procès contre des policiers accusés de torture

Un officier de police iranien. Photo d'archives AFP

Les autorités irakiennes ont annoncé mercredi vouloir traduire en justice des policiers et des fonctionnaires accusés d'avoir torturé des détenus interpellés dans le cadre d'une campagne anticorruption très médiatisée, lancée par la précédente administration.

Les 14 fonctionnaires incriminés, parmi lesquels neuf officiers de police, faisaient partie d'une cellule baptisée "comité 29", à laquelle l'ex-Premier ministre Moustafa al-Kazimi avait donné, à l'été 2020, les coudées franches pour traquer les hauts responsables soupçonnés de corruption, un mal endémique en Irak.

Le "comité 29", aujourd'hui dissous, était dirigé par l'influent général de police Ahmed Taha Hashem Abou Ragheef. En décembre 2022, le gouvernement de l'actuel Premier ministre, Mohamed Chia al-Soudani, avait instauré une commission d'enquête à la suite de "plaintes de citoyens victimes de violations des droits de l'homme", selon un communiqué des services du chef du gouvernement mercredi.

Ils rappellent également que la Constitution irakienne "interdit tout type de tortures psychologiques et physiques ainsi que les traitements inhumains". "La commission a recommandé de porter devant la justice le dossier et l'ensemble des éléments de l'enquête, en raison des manquements avérés de la part" des fonctionnaires incriminés, expliquent-ils encore.

En attendant un procès, le ministre de l'Intérieur a mis à la retraite le général Abou Ragheef, "ainsi que huit officiers et un policier pour avoir enfreint les dispositions de la loi", d'après la même source. La commission d'enquête avait été mise sur pied en décembre après un article du Washington Post qui accusait le "comité 29" d'avoir recours à la torture pour soutirer des aveux.

L'enquête du gouvernement incrimine le général Abou Ragheef, actuellement détenu, huit officiers - dont un en fuite -, un sergent et quatre fonctionnaires, selon le rapport de la commission d'enquête que l'AFP a pu consulter. Ils sont notamment accusés de "torture" et "d'extorsion". L'autorité anticorruption doit par ailleurs se pencher sur "les cas d'enrichissement" parmi les accusés ou leurs proches, selon le communiqué du gouvernement.

En septembre 2020, le "comité 29" avait notamment interpellé l'ex-directeur du Fonds de pension irakien, l'ancien président de la Commission d'investissements de Bagdad, mais aussi l'ancien directeur de l'entreprise de paiement électronique Qi Card. Pays riche en hydrocarbures, l'Irak est gangréné par une corruption qui s'est infiltrée dans tous les rouages de l'Etat. Si les condamnations existent, elles visent souvent les échelons intermédiaires ou de simples exécutants, rarement le sommet de la pyramide.

Le gouvernement de Mohamed Chia al-Soudani martèle que la lutte contre la corruption et la protection de l'argent public sont ses priorités, multipliant les annonces et les initiatives en ce sens.


Les autorités irakiennes ont annoncé mercredi vouloir traduire en justice des policiers et des fonctionnaires accusés d'avoir torturé des détenus interpellés dans le cadre d'une campagne anticorruption très médiatisée, lancée par la précédente administration.

Les 14 fonctionnaires incriminés, parmi lesquels neuf officiers de police,...