
Un drapeau israélien flotte sur un char d'assaut sur le plateau du Golan occupé. Photo d'archives AFP
Une première depuis la guerre de juin 1967, qui a vu Israël envahir puis occuper le plateau du Golan syrien. « La population des colons israéliens dans le Golan syrien occupé a maintenant dépassé la population locale », affirme, dans un communiqué publié le 16 juin, le comité spécial de l’ONU chargé d’enquêter sur les pratiques israéliennes impactant les droits du peuple palestinien et des autres Arabes des territoires occupés, établi en 1968.
En plus de dénoncer les violations systématiques des droits palestiniens perpétrées du fait des politiques israéliennes, dont il dit avoir obtenu cette année les preuves les plus évidentes depuis sa création il y a 55 ans, le comité fustige, plus particulièrement dans le cadre du Golan occupé, leurs conséquences, « isolant la population de ses liens familiaux et culturels avec la Syrie, et lui imposant l’intégration dans le système éducatif et économique israélien, en raison de l'absence d’alternative ».
Une politique israélienne délibérée
L’ancien Premier ministre israélien, Naftali Bennett, avait approuvé un plan de 327 millions de dollars en décembre 2021, dans le but de « doubler le nombre de colons israéliens dans la région du Golan » d’ici à 2025 puis de nouveau d’ici à la fin de la décennie, pour porter ce chiffre à plus de 100 000, en programmant la construction de 7 300 nouvelles habitations sur une durée de cinq ans.
En janvier dernier, le bataillon Netzah Yehuda a été transféré au Golan pour 11 mois, souligne le communiqué de l'organisation internationale. Connu pour son caractère violent, il avait auparavant été « sanctionné pour avoir causé par négligence la mort de Omar Abdalmajeed As'ad, un Américain d'origine palestinienne âgé de 78 ans, au nord de Ramallah, en janvier 2022 », rappelle le comité spécial.
Israël a annexé unilatéralement la région en 1981, y affirmant sa souveraineté sans que la communauté internationale ne la reconnaisse officiellement. L’État hébreu a envahi puis occupé, durant la guerre des Six-Jours, cette partie de la Syrie, composée alors de 163 villages habités par une population ethniquement variée. Mais, à la fin des années 1970 déjà, près de 30 colonies juives s’étaient établies sur les hauteurs de ce territoire stratégique. Dans la décennie suivante, Israël a autorisé les Syriens du Golan à demander la citoyenneté israélienne, une offre qui leur était peu attrayante, d’autant qu’il subsiste une poignée de villages à majorité druze, dont certains s’opposent à la présence israélienne.
Rompant avec la position de la communauté internationale, l'ancien président américain Donald Trump avait cependant reconnu, en mars 2019, la souveraineté d’Israël sur le territoire occupé, une décision que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avait saluée comme « historique ». Dimanche, le gouvernement le plus à droite de l’État hébreu a voté une résolution controversée donnant plus de contrôle à l’ultranationaliste ministre des Finances, Bezalel Smotrich, quant à l’approbation de construction de colonies dans les territoires occupés, alors que le gouvernement a déjà approuvé la construction de 4 000 logements supplémentaires dans les colonies existantes. Cette décision a provoqué une simple critique verbale des États-Unis.
commentaires (4)
Diagnostic: cancer du colon.
Wlek Sanferlou
14 h 05, le 21 juin 2023