« Il faut arrêter un match » en cas d'incidents racistes, déclare Infantino

Le président de la Fédération internationale de football (Fifa) Gianni Infantino a préconisé l'arrêt d'un match en cas d'incidents racistes jeudi après s'être entretenu avec le joueur brésilien du Real Madrid Vinicius, cible d'injures racistes le mois dernier.

« Il ne faut pas se contenter de parler de racisme et de discrimination, il faut aussi agir de manière décisive. Nous prônons la tolérance zéro », a indiqué le patron de la Fifa, cité dans un communiqué de l'instance.

« Le racisme est incompatible avec le football ! Dans ce cas, il faut arrêter le match. Les arbitres ont cette option à leur disposition dans les compétitions de la Fifa. Nous avons des procédures prévues à cet effet, mais des mesures doivent être prises à tous les niveaux, y compris national », a-t-il poursuivi.

Après avoir rencontré Vinicius et l'équipe du Brésil en stage à Barcelone, Infantino a annoncé que la Fifa allait créer un groupe de travail chargé de faire des recommandations concrètes dans ce domaine, avec pour le joueur brésilien « un rôle important » à jouer, a précisé la Fifa.

Fin mai, Vinicius Junior avait été traité de « singe » lors de la défaite de son club contre Valence (1-0), dans le cadre du Championnat d'Espagne.  Cet incident, emblématique des comportements racistes qui gangrènent les stades de football espagnol, avait suscité une vague d'indignation internationale. 

Accusées de laisser-faire face au racisme dans le football, les autorités espagnoles ont serré la vis deux jours après ce dernier incident à l'encontre du Brésilien en ouvrant une enquête qui a mené à l'arrestation de trois individus ayant été identifiés comme les auteurs de ces insultes. Ces derniers ont été sanctionnés de 5 000 euros d'amende et d'un an d'interdiction de stade.

Cible régulière d’attaques racistes depuis son arrivée au Real Madrid en 2018, Vinicius avait également été pris en grippe en janvier dernier par une partie des supporters de l'Atletico Madrid, qui avait pendu un mannequin à son effigie lors d’un derby remporté par le Real Madrid en quarts de finale de la Coupe du roi. Quatre hommes ont depuis été arrêtés, avant d'être poursuivis par la justice pour « délit de haine » et d'écoper de 60 000 euros d'amende et de deux ans d'interdiction de stade.