Raja Salamé s’absente de son audience “pour cause médicale”

L'audience de Raja Salamé, le frère du gouverneur de la Banque du Liban (BDL) Riad Salamé, prévue jeudi, a été reportée à une date non précisée, l'intéressé ne s'étant pas présenté au palais de justice de Beyrouth "pour cause médicale", indique une haute source judiciaire à L'Orient-Le Jour.

Le gouverneur de la BDL, son frère Raja et son ex-conseillère Marianne Hoyek sont poursuivis par la justice libanaise, notamment pour « blanchiment d’argent, enrichissement illicite et évasion fiscale ».

Riad Salamé fait également l'objet d'enquêtes européennes, dont deux, en Allemagne et en France, sont assorties de notices rouges d'Interpol. Il dément les accusations portées contre lui.

Selon des informations obtenues par L'OLJ, Raja Salamé souffre de coliques néphrétiques qui l'empêchent de se déplacer. Son avocat a présenté jeudi deux rapports médicaux datant du 6 et du 11 juin pour justifier son absence, mais la cheffe du Contentieux de l'Etat, Hélène Iskandar, a demandé au premier juge d’instruction de Beyrouth, Charbel Abou Samra, de ne pas accepter ces rapports et de mandater un médecin légiste pour vérifier l'état de santé de M. Salamé. Le juge Abou Samra a alors enjoint l'avocat de Raja Salamé à présenter, au plus tard lundi, un rapport médical d'un médecin légiste daté de jeudi. Sur la base de ce rapport, le juge Abou Samra devra alors fixer une nouvelle séance.

Raja Salamé a déjà manqué plusieurs audiences, notamment pour des raisons de santé, par exemple dans le cadre de son interrogatoire par une délégation de magistrats européens à propos de commissions perçues par la société Forry Associates Ltd, qui lui appartient, lors de ventes de titres financiers de la banque centrale. M. Salamé avait fini par comparaître devant les juges européens début mai. 

A la tête de la BDL depuis 1993, Riad Salamé est pour sa part soupçonné par des enquêteurs européens de s'être constitué un riche patrimoine immobilier et bancaire en Europe via un montage financier complexe et un détournement massif de fonds publics libanais, ce qu'il nie.

En mars 2022, la France, l'Allemagne et le Luxembourg ont annoncé geler 120 millions d'euros d'avoirs libanais soupçonnés d'appartenir à Riad Salamé. En mai dernier, la France et l'Allemagne ont respectivement émis un mandat d'arrêt à l'encontre du gouverneur de la banque centrale via une notice rouge Interpol.