La France a appelé mardi le Liban à saisir l'occasion de la session parlementaire qui doit se tenir mercredi pour sortir de la crise politique dans laquelle le pays est plongé depuis l'automne. Le Parlement est convoqué le 14 juin pour tenter à nouveau d'élire un président alors que le poste est vacant depuis huit mois.
Mais le parlement est profondément divisé entre le camp du mouvement chiite pro-iranien Hezbollah, qui ne dispose pas de la majorité nécessaire pour imposer son candidat, l'ex-ministre Sleiman Frangié, et ses adversaires, notamment des partis chrétiens favorables à Jihad Azour, un haut responsable du Fonds monétaire international (FMI).
La France appelle à "prendre cette échéance au sérieux et d'en faire l'occasion d'une sortie de crise", a déclaré Anne-Claire Legendre, porte-parole du ministère lors d'un point presse. "Il est entendu que nous continuons à appeler à la sortie de crise qui est notre message depuis 8 mois et il s'agit de ne gâcher aucune occasion", a-t-elle souligné.
A Washington, son homologue au département d'Etat, Matthew Miller, a lui aussi appelé le parlement libanais "à finir le travail". "Nous estimons que tant que le président n'a pas été élu, le parlement doit pouvoir continuer à finir le travail", a-t-il affirmé à la presse, en appelant le liban à élire un nouveau président avec "un sentiment d'urgence".
Il a souligné que la numéro trois du département d'Etat, Victoria Nuland, s'était entretenu la veille avec le président du parlement, Nabih Berry. La porte-parole a par ailleurs annoncé que la ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna rencontrera vendredi son prédécesseur au Quai d'Orsay Jean-Yves Le Drian, nommé il y a quelques jours "envoyé personnel pour le Liban" d'Emmanuel Macron. Catherine Colonna "pourra rendre compte des récents contacts" avec des responsables libanais, a indiqué Anne-Claire Legendre.
"Il sera reçu par la ministre pour évoquer les suites de sa mission définie", a-t-elle ajouté, précisant qu'il s'agit de "poursuivre nos efforts pour une sortie urgente de la crise libanaise et cela reflète la priorité que la diplomatie française donne à cette question". Elle a également souligné que la mission de Jean-Yves Le Drian se déroulerait "en étroite coordination et concertation" avec le ministère des Affaires étrangères. La porte-parole a par ailleurs indiqué qu'aucune date sur un éventuel déplacement de M. Le Drian au Liban n'a encore été "communiquée".
Interrogée sur la possibilité d'une conférence sur le Liban à Paris, la porte-parole a répondu: il s'agit pour nous de faire tout d'abord l'évaluation de cette session parlementaire qui se tient demain". Emmanuel Macron a nommé la semaine dernière son ancien ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian comme "envoyé personnel pour le Liban", afin de "faciliter" une solution "consensuelle et efficace" à la grave impasse politique que traverse le pays.
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