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Sport - Football - Ligue des Champions

Manchester City décroche enfin son Graal

Au terme d'une finale parfois ennuyeuse, les Citizens ont décroché la première Ligue des champions de leur histoire face à l'Inter Milan (1-0), consacrant ainsi leur domination sur le football européen et la science tactique de leur entraîneur Pep Guardiola.

Ilkay Gundogan (au centre) soulevant le trophée de la Ligue des Champions après la victoire de Manchester City en finale contre l'Inter Milan (1-0), samedi au stade Ataturk d'Istanbul. Franck FIFE / AFP

Bien qu'elle ne restera pas gravée dans les mémoires, cette finale aura eu le mérite de marquer l'histoire. Après des échecs répétés aux portes du sacre suprême, Manchester City s'est enfin offert une place parmi les grands d'Europe en arrachant face à l'Inter Milan (1-0), samedi à Istanbul, la Ligue des champions rêvée, une consécration aussi pour son entraîneur Pep Guardiola, douze ans après son dernier sacre à la tête du FC Barcelone.

Une anomalie enfin réparée, tant les Skyblues rayonnent depuis près d'une décennie par la virtuosité de leur jeu collectif et semblaient unanimement « mériter » de décrocher un jour ou l'autre la récompense suprême du football européen. En décrochant la première Ligue des champions de leur histoire, deux ans après une défaite en finale contre Chelsea, ils réalisent par la même occasion un triplé historique, bouclant cette saison avec une C1, un titre de champion d'Angleterre et une FA Cup.

Une performance rare qu'avait réalisée Manchester United en 1999, mais aussi l'Inter Milan en 2010 sous la houlette de José Mourinho.

Mais aussi brillants qu'ils aient été tout au long de la saison, les Mancuniens sont loin d'avoir livré leur meilleure copie ce samedi, à Istanbul. Ils ont eu toutes les peines du monde à se défaire des finalistes surprises nerazzurri, mais leurs efforts ont été récompensés par un but tardif de Rodri (68e), un des hommes de base de Guardiola. Comme un symbole de la patience et de la persévérance des Skyblues, d'année en année, pour atteindre leur Graal.


Un coup du sort sans conséquence

« Toutes ces personnes-là autour le méritent, (ceux) qui attendent depuis je ne sais combien de temps, 20, 30 ou 40 ans, a savouré Rodri au micro de la chaîne BT Sports en désignant les supporters. Cela ne fait que quatre ans que je suis là, mais on le mérite. Ces dernières années, on était si proches. »

« J'ai été horrible », a même reconnu l'ailier Jack Grealish. Mais « j'ai travaillé pour ça toute ma vie, a-t-il ajouté. Je pense à tous les gens qui m'ont aidé dans ma carrière et à ma famille, et je suis si ému ».

Les Skyblues, dopés par les pétrodollars de leur propriétaire émirati, le cheikh Mansour, présent en tribunes, et par leur armada de stars, ont failli laisser filer leur finale. Comme l'argent n'empêche pas la mauvaise fortune, ils ont rapidement perdu leur créateur belge Kevin De Bruyne, sorti sur blessure, après une grosse demi-heure de jeu. Un imprévu qui avait tout l'air d'une malédiction pour Manchester autant que pour le Belge, déjà frappé du même sort en finale il y a deux ans.


Kevin De Bruyne, consolé par Erling Haaland aumoment de sa sortie sur blessure. Franck FIFE / AFP

Moins tranchants offensivement, à l'image d'Erling Haaland, imprécis dans leurs passes et coupables d'erreurs inhabituelles, les Citizens s'en sont remis à Rodri, milieu totem de Guardiola, pour forcer le verrou.

Le milieu espagnol a parfaitement repris au point de penalty un ballon renvoyé en catastrophe par la défense intériste, débordée par une percée de Bernardo Silva, déposant une belle frappe au fond des filets d'André Onana, impérial jusque-là.

Rodri a connu samedi sa 52e titularisation de la saison avec Manchester, toutes compétitions confondues, ce qui en dit long sur la confiance que lui accorde Guardiola. Seul Lionel Messi en 2011-2012 a été plus titularisé par le Catalan sur une même campagne.


Haaland fini sur les rotules

Cela renvoie une décennie en arrière, quand Guardiola marchait sur l'Europe avec ses deux premiers titres acquis sur le banc du Barça. Sa longue disette est derrière lui, pour le plus grand plaisir du cheikh Mansour, membre de la famille royale émiratie et propriétaire de City depuis 2008.

Pour le couronnement attendu de ses poulains, le haut dignitaire avait même pris place à Istanbul en tribunes –une première en 13 ans –, au même titre que son frère Mohammad ben Zayed, le président des Émirats arabes unis.

Cette venue du cheikh Mansour aurait toutefois pu virer au cauchemar tant l'armada de City a souffert, comme anesthésiée par la vaillante arrière-garde italienne.

Isolé, sevré de bons ballons, le « Cyborg » norvégien Erling Haaland a gâché ses rares munitions, comme sur cette frappe du gauche repoussée de la main gauche par André Onana (27e), et est resté muet comme en demi-finale. Sa première saison avec Manchester reste exceptionnelle, avec 52 buts, qu'il achève sur les rotules au terme de cinq matchs sans trouver le chemin des filets.

L'explosion de joie sur le terrain et dans le virage anglais, au coup de sifflet final, était quoi qu'il en soit à la hauteur de l'immense soulagement des Mancuniens.


Erlig Haaland posant avec le trophée de la Ligue des Champions. Franck FIFE / AFP

L'Inter Milan et ses incroyables tifosi ont, eux, cru jusqu'au bout pouvoir renverser le géant anglais. Il y a d'abord eu cette incroyable double occasion de la tête de Federico Dimarco, repoussée par la barre transversale d'Ederson puis par la jambe de son coéquipier Romelu Lukaku.

L'attaquant belge a hérité d'une nouvelle balle d'égalisation à la 89e minute, mais Ederson, toujours lui, a repoussé sa tête du genou avant de réaliser un ultime arrêt salvateur dans le temps additionnel sur le dernier corner de la rencontre.

L'Inter Milan n'ajoutera donc pas une quatrième Ligue des champions à sa collection après 1964, 1965 et 2010. Les Italiens ont fini à terre, en larmes. Comme Haaland, mais celles du Norvégien étaient de joie.

Bien qu'elle ne restera pas gravée dans les mémoires, cette finale aura eu le mérite de marquer l'histoire. Après des échecs répétés aux portes du sacre suprême, Manchester City s'est enfin offert une place parmi les grands d'Europe en arrachant face à l'Inter Milan (1-0), samedi à Istanbul, la Ligue des champions rêvée, une consécration aussi pour son...
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