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Adolescente brûlée vive : l'ex-petit ami condamné à 18 ans de réclusion criminelle


Adolescente brûlée vive : l'ex-petit ami condamné à 18 ans de réclusion criminelle

Me Negar Haer, l'avocate de la famille de la jeune Shaïna, poignardée et brûlée vive à l'âge de 15 ans en France. Photo François NASCIMBENI / AFP

L'ex-petit ami d'une adolescente poignardée et brûlée dans le nord de la France en 2019 a été condamné à 18 ans de prison pour son assassinat par un tribunal dans la nuit de vendredi à samedi.

L'avocat général Loïc Abrial avait requis la levée de l'excuse de minorité de l'accusé, âgé de 17 ans au moment des faits, permettant de porter la peine maximale de 20 à 30 ans, mais elle n'a pas été retenue par la Cour d'assises des mineurs de l'Oise, au nord de Paris. Selon lui, le crime perpétré à Creil (nord) a été "prémédité à chaque étape".

"18 ans ! C'est ça la justice en France !", a lancé en larmes Yasin, le frère de la jeune victime, Shaïna. A l'issue d'échanges tendus avec l'accusé, il a fait un malaise, entraînant une suspension d'audience. Il a été conduit à l'hôpital.

Auprès de l'AFP, le père de Shaïna, morte à 15 ans, s'est dit "déçu de la justice". "La justice se fout des violences faites aux femmes", a estimé Me Negar Haeri, avocate de la famille. Entre détention provisoire et remises de peine, l'accusé "sort dans huit ans", a-t-elle estimé.

En France, selon les chiffres officiels, une femme meurt tous les trois jours de la violence de son conjoint ou ex-conjoint. Le jeune homme, qui était un lycéen sans casier judiciaire au moment de l'assassinat, a crié son innocence tout au long de ce procès à huis clos ouvert lundi. "Pourquoi ? Pourquoi ?", a-t-il réagi à l'énoncé du verdict, après quatre heures de délibéré. Et d'invectiver les jurés: "Vous avez tort! Je suis innocent!". Ses conseils, Me Elise Arfi et Me Adel Fares, avaient plaidé l'acquittement. Me Arfi a jugé qu'il était "trop tôt" pour se prononcer sur un éventuel appel.

Traitée "comme une chose" 

Shaïna avait été victime deux ans plus tôt dans sa cité d'agressions sexuelles dont les images avaient été diffusées, l'exposant selon Me Haeri à être traitée "comme une chose". Quatre autres jeunes ont été condamnés le 1er juin en appel pour ces faits à des peines allant de six mois à deux ans de prison avec sursis. Selon l'enquête, Shaïna, décrite par sa mère comme "rigolote et souriante", dégageant "toujours de bonnes ondes", entamait probablement une grossesse, qu'elle attribuait à l'accusé.

En deux ans, l'adolescente "a vécu toutes les violences de genre: un viol requalifié en agression sexuelle, des violences physiques et psychologiques, des insultes, des faits de harcèlement", face auxquelles la justice n'a "pas toujours été à la hauteur", a pointé après sa plaidoirie vendredi Me Zoé Royaux, porte-parole de la Fondation des femmes, partie civile.

En face, l'expertise psychiatrique avait pointé jeudi le manque d'empathie et le narcissisme de l'accusé, selon les parties civiles, qui ont aussi expliqué que le jeune homme a pu être mu par la crainte de perdre l'amour de ses parents, sur fond d'interdit religieux autour de la sexualité. La défense a récusé ce portrait, Me Fares balayant tout lien entre la foi de son client et l'affaire.

Les audiences ont aussi été marquées par le revirement ou l'absence de certains témoins à charge. Un ami de l'accusé a affirmé ne plus se souvenir d'avoir vu du sang sur ses vêtements au lendemain des faits. Et deux ex-codétenus, selon lesquels le jeune homme se serait vanté d'avoir tué pour ne pas endosser la paternité d'un "bâtard", ne se sont pas présentés. Pas de quoi affaiblir le dossier pour Me Haeri, qui a déclaré que la culpabilité de l'accusé repose sur des éléments "super objectifs". Son portable et celui de Shaïna ont notamment "borné" peu avant les faits près du cabanon du crime, et des brûlures sur les jambes du jeune homme ont été confirmées par un expert médical.

L'ex-petit ami d'une adolescente poignardée et brûlée dans le nord de la France en 2019 a été condamné à 18 ans de prison pour son assassinat par un tribunal dans la nuit de vendredi à samedi.L'avocat général Loïc Abrial avait requis la levée de l'excuse de minorité de l'accusé, âgé de 17 ans au moment des faits, permettant de porter la peine maximale de 20 à 30 ans, mais elle...