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Sport - Football

Ultimatum qatari pour le rachat de Manchester United

Le cheikh Jassim bin Hamad al-Thani a transmis une dernière offre « à prendre ou à laisser » de plus de 7 milliards de dollars aux propriétaires du club mancunien. Faute de réponse d’ici à vendredi, il menace de se retirer des négociations.

Ultimatum qatari pour le rachat de Manchester United

C’est ce qui s’appelle « jouer cartes sur table ». Le cheikh Jassim bin Hamad al-Thani, porteur de la candidature qatarie via sa propre fondation, dénommée « Nine Two », pour le rachat de Manchester United, a lancé ce mardi un ultimatum à la famille Glazer, propriétaire des Red Devils depuis 2005.

Lassé par la lenteur du processus de vente, initié en novembre dernier, le président de la Qatar Islamic Bank a donc soumis sa cinquième et dernière offre, « à prendre ou à laisser », qui s’élève à près de 7,5 milliards de dollars (6 milliards de livres sterling). Soit plus de 2 milliards de dollars de plus par rapport à son offre initiale (5 milliards de dollars) formulée au mois de février.

Mettre la pression sur Ratcliffe

Cette surenchère, couplée à la fixation de cette date butoir, a pour objectifs de sortir les Glazer de leur immobilisme et de mettre la pression sur Jim Ratcliffe, milliardaire britannique et patron du géant pétrochimique Ineos, l’autre candidat publiquement déclaré.

Le cheikh Jassim souhaite aussi que cette vente, si elle devait avoir lieu, se fasse dans les prochaines semaines afin d'offrir à Erik Ten Hag le temps optimal pour renforcer son équipe sur le marché des transferts.


Un drapeau du Qatar brandi par un supporter de Manchester United en amont de la rencontre entre les Red Devils et Wolverhampton, le 14 mai dans les tribunes d’Old Trafford. Carl Recine/Reuters

Son offre apparaît pour le moment comme la plus conséquente, puisqu’elle permettrait selon ses dires d'effacer la dette accumulée par « ManU », estimée à 1,25 milliard de dollars, mais aussi de disposer de larges liquidités pour les prochaines fenêtres de transferts, tout en renouvelant les infrastructures du club, dont le stade d’Old Trafford.

Conformément à ses précédentes propositions, celle-ci porte sur l’acquisition de 100 % des parts du club mancunien.

Dans le camp adverse, Jim Ratcliffe, également propriétaire de l’OGC Nice en France, propose au contraire une offre concernant 51 % des parts, et d’en laisser encore une large partie aux Glazers. Mais malgré les discussions répétées entre les deux parties, la structure d’un tel accord demeure floue jusqu’à ce jour.

Un nouveau souffle pour les ambitions footballistiques qataries ?

Cette relance du cheikh Jassim a au moins le mérite de clarifier encore un peu plus ses intentions et témoigne de sa résolution à faire pencher la balance en sa faveur, lui qui se présente comme un « fan de longue date » des Red Devils.

D’après le journal britannique The Guardian, sa fondation se nommerait « Nine Two » en référence à la génération 1992 du club mancunien, celle de Ryan Giggs et de David Beckham.

Toutefois, bien que ce rachat soit présenté comme une initiative individuelle, cette surenchère concorde avec la volonté des dirigeants qataris de continuer à peser sur le paysage footballistique international dans l’après-Mondial.

La tâche s’annonce moins aisée qu’auparavant, qui plus est à l’heure où l’Arabie saoudite achète les plus grands noms du football européen à tour de bras, dont Karim Benzema, qui a rejoint cette semaine les rangs d’al-Ittihad Djeddah.


Karim Benzema montrant son nouveau maillot d'al-Ittihad Djeddah aux côtés de deux dirigeants du club saoudien venus à Madrid pour la signature d'un contrat de trois ans de l'attaquant français. Jorge Ferrari/AFP/Saudi Pro League


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Issu d’une branche différente de la famille al-Thani (comptant environ 20 000 membres) que celle de l’émir, Tamim ben Hamad al-Thani, le cheikh Jassim ne fait pas officiellement partie des cercles les plus influents qui pilotent la diplomatie sportive du Qatar.

Mais il demeure le fils d’un des plus influents hommes d’État de l’émirat au début du XXIe siècle : l’ancien Premier ministre (2007-2013), Hamad bin Jassim bin Jaber al-Thani, dit « « HBJ ». Il fut l’une des têtes pensantes du « soft power » qatari, tout comme un grand artisan du développement du réseau de chaînes qataries al-Jazeera, de la compagnie aérienne Qatar Airways mais aussi de la structuration de multiples investissements sportifs.

Également ministre des Affaires étrangères (1992-2013), il aurait œuvré en coulisses en faveur du coup d’État de Hamad bin Khalifa al-Thani, le père de l’émir actuel Tamim, en 1995.


Difficile donc de décorréler complètement cette entreprise de la politique étatique menée par l’émirat en termes de diplomatie sportive, lui qui est toujours soucieux d’attirer les investisseurs étrangers pour diversifier son économie.

Une fois de plus, la balle est dans le camp de la famille Glazer, qui n’a toujours pas levé le petit doigt. Mais cette surenchère a de sérieuses chances d'enfin décanter la situation, puisqu’elle atteint, cette fois-ci, la barre des 7,5 milliards de dollars, soit le montant espéré qu’évoquaient les actuels propriétaires en amont des négociations.

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