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Dernières Infos - Liban

Vers une résolution de la crise des déchets dans le Akkar


Des hommes qui constatent les déchets accumulés sur les routes du Akkar, le 5 juin 2023. Photo envoyée par Michel Hallak

Alors que depuis quatre ans, le Akkar, région défavorisée du nord du Liban, croule sous les déchets, les autorités ont ébauché lundi des solutions qui devraient permettre de sortir de cette crise, avec notamment la réouverture d'une usine de tri, rapporte notre correspondant local Michel Hallak. 

Avec le début de la crise socio-économique et financière en 2019, de grandes quantités de déchets et de carcasses d'animaux se sont périodiquement accumulées ces derniers mois sur les routes du Akkar, attirant une grande quantité d'insectes et d'animaux errants. Cette crise fait craindre aux habitants de graves dommages environnementaux et sanitaires, tandis que les détritus bloquent les routes et alimentent les risques d'incendies.

Cette crise serait, d'après le chef de l'Union des municipalités de la côte centrale du Akkar Ahmad el-Mir, consécutive à la situation financière précaire des municipalités, qui sont incapables d'assumer les coûts de collecte, de nettoyage, de transport et de traitement des déchets. Les autorités locales ne parviennent notamment plus à régler leurs dettes envers Meamar Construction, l'entreprise chargée du transfert des déchets vers les décharges. M. el-Mir souligne encore les difficultés rencontrées par cette société depuis qu'elle fait l'objet de sanctions américaines. Ces sanctions avaient été imposées par l'OFAC (Office of Foreign Assets Control) en septembre 2020 contre deux entreprises, dont Meamar Construction, pour leurs liens présumés avec le Hezbollah, selon un communiqué publié à l'époque par le Trésor américain.

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Face à cette situation, les présidents des municipalités concernées se sont réunis pour discuter de solutions, avant qu'une autre rencontre soit organisée au Grand Sérail, en présence du Premier ministre sortant, Nagib Mikati, et de plusieurs responsables, notamment la ministre sortante du Développement administratif, Najla Riachi, le ministre sortant de l'Environnement, Nasser Yassine, et le président du Conseil de développement et de reconstruction, Nabil Jisr. A l'issue des discussions, M. Mikati a donné son accord pour remettre en service l'usine de tri des déchets de Srar et rouvrir la décharge attenante, selon M. el-Mir. 


Des déchets accumulés sur les routes du Akkar, le 5 juin 2023. Photo envoyée par Michel Hallak

Un accord a été conclu avec l'entreprise el-Amana pour opérer cette usine. 

Le Liban a été confronté à plusieurs crises de déchets au cours des dernières années, résultant d'une gestion inadéquate, de difficultés économiques et politiques, ainsi que de conflits internes. Une grande crise avait notamment éclaté en 2015 lorsque la principale décharge du pays, à Naamé, avait été fermée sans alternative, entraînant l'accumulation de déchets non traités dans les rues. Cette situation avait provoqué d'importantes manifestations à travers le pays.

Alors que depuis quatre ans, le Akkar, région défavorisée du nord du Liban, croule sous les déchets, les autorités ont ébauché lundi des solutions qui devraient permettre de sortir de cette crise, avec notamment la réouverture d'une usine de tri, rapporte notre correspondant local Michel Hallak. Avec le début de la crise socio-économique et financière en 2019, de grandes...