Des réfugiés palestiniens du camp de Nahr el-Bared ferment de force les bureaux de l'UNRWA

Des réfugiés palestiniens du camp de Nahr el-Bared, dans le nord du Liban, ont fermé de force lundi le bureau du directeur local des services de l'agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), exigeant notamment la reconstruction complète du camp et le paiement de loyers et d'allocation pour l'achat de meubles aux familles déplacées.

Des milliers de Palestiniens ont été déplacés de Nahr al-Bared en 2007, lorsque des affrontements ont éclaté entre l'armée libanaise et le groupe militant Fateh el-Islam, laissant le camp partiellement détruit.

"Le bureau du directeur du camp sera fermé jusqu'à nouvel ordre, les biens ne seront pas endommagés et les opérations de l'organisation liées à la santé et l'éducation se poursuivront", explique le communiqué publié par les familles du "nouveau camp", qui est en cours de construction par l'UNRWA.

"Nous demandons le paiement immédiat des allocations de loyer aux familles qui n'ont pas encore regagné leurs maisons, et le début de la reconstruction des bâtiments démolis. Le chef du Comité de dialogue palestino-libanais, Bassel el-Hassan, a promis de clore ce dossier en 2023", indique le communiqué.

De nombreux Palestiniens avaient perdu leurs habitations et leurs biens selon l'ONU, et plus de 27.000 réfugiés avaient été contraints d'abandonner leur domicile. Le complexe de l'UNRWA abritant le centre de santé, les écoles et le bureau de secours de l'agence avait également été complètement détruit. Seize ans plus tard, une grande partie de la communauté est toujours déracinée et continue de dépendre fortement de l'aide de l'agence.

En janvier dernier, l'UNRWA avait lancé un appel de fonds de 1,6 milliard de dollars pour soutenir son travail dans la région en 2023. L'agence a lutté pendant des années pour surmonter des déficits budgétaires chroniques, qui se sont aggravés de manière spectaculaire en 2018 lorsque l'ancien président américain Donald Trump lui avait coupé le soutien.

La plupart des réfugiés palestiniens au Liban vivent dans 12 camps officiels, où les conditions de vie déjà difficiles ont été aggravées par la crise économique du Liban depuis 2019. Les Palestiniens sont également confrontés à diverses restrictions légales, notamment en matière d'emploi.