Les Girondins condamnés à rester en Ligue 2 ? Après l'interruption vendredi du chaotique match Bordeaux-Rodez, le club girondin plaide sa cause ce lundi devant la Ligue de football professionnel (LFP), une procédure disciplinaire décisive pour valider le classement final de la deuxième division.
La commission de discipline de la LFP, qui se réunira à la mi-journée, aura entre ses mains le sort de plusieurs clubs et sa décision sera scrutée dans tous les coins de l'Hexagone. Metz accompagnera-t-il Le Havre en Ligue 1 ? Annecy sera-t-il relégué en National aux côtés de Dijon, Nîmes et Niort ? Rodez sera-t-il sauvé ou faudra-t-il rejouer le match ?
La houleuse 38e et dernière journée de vendredi soir n'a pas permis d'établir avec certitude le classement final de cette Ligue 2 en raison de l'arrêt définitif à la 22e minute de jeu d'une rencontre cruciale, Bordeaux-Rodez.
Après l'ouverture du score des Ruthénois sur la pelouse des Girondins, un supporter de Bordeaux s'est introduit sur la pelouse et a bousculé le buteur de Rodez Lucas Buades, qui s'est effondré au sol, « commotionné », selon l'arbitre de la rencontre.
Ce dernier a ensuite interrompu définitivement le match. Le score de 1-0 pour Rodez avait alors plusieurs conséquences au classement : la promotion en L1 de Metz, 2e, au détriment de Bordeaux, 3e ; et la relégation d'Annecy, 17e, doublé par Rodez, 16e.
« Équité sportive »
Mais le club girondin compte bien « faire valoir tous (ses) droits ainsi que ses droits en appel », comme l'a annoncé son président Gérard Lopez dès vendredi soir.
En clair, il compte demander aux instances de faire rejouer la rencontre « au nom de l'équité sportive », comme le décrit une source proche du club. La proposition est évidemment partagée par l'équipe d'Annecy, qui espère encore se maintenir à la faveur d'une défaite ou d'un match nul de Rodez.
« On ne peut pas clore un championnat avec un tel enjeu sur une décision qui donnerait un match gagné sur tapis vert qui fait, par voie de conséquence, la condamnation d'un autre club. Il y a une équité qui doit être tenue », a plaidé samedi le président d'Annecy Sébastien Faraglia.
Sur des faits aussi sensibles, la Commission de discipline a pour habitude de prendre son temps : une mise en instruction du dossier n'est pas à exclure, ce qui repousserait d'au moins deux semaines la décision, même si des mesures conservatoires peuvent également être prises.
La jurisprudence concernant ce genre d'incidents, impliquant des supporters et des joueurs, a causé de lourdes sanctions pour les clubs hôtes. Nice avait ainsi écopé de deux points de pénalité (et un avec sursis) après un envahissement de terrain hostile mené par plusieurs supporters niçois à l'encontre des joueurs de l'Olympique de Marseille en août 2021. Quelques mois plus tard, c'était Lyon qui écopait d'un point de pénalité après un jet de bouteilles sur Dimitri Payet lors d'un OL-OM.
Tous deux arrêtés définitivement, ces deux matches avaient néanmoins été rejoués. Mais en période de vacances des joueurs, la donne est plus complexe, même si Bordeaux a reporté d'une semaine les congés de ses joueurs dans l'optique d'un éventuel match à rejouer dans les prochains jours...
Bien que les faits qui se sont produits samedi sur la pelouse du stade René Gallice ne soient pas aussi graves que les deux exemples précédemment cités, le club aquitain peut s'attendre à des sanctions similaires.
Bordeaux n'a pas de marge
Le moindre point de pénalité condamnerait Bordeaux à rester en L2, alors que ce club historique du championnat espérait beaucoup d'une remontée en Ligue 1 pour assainir ses finances après avoir évité de peu le dépôt de bilan l'été dernier.
Pour Rodez, un match à rejouer serait un scénario catastrophe, car seule une victoire pourrait sauver le club d'une relégation en National. Selon le parquet, Lucas Buades n'a été examiné que par le médecin de son club et par un médecin urgentiste présent au stade. Un examen médical ultérieur devrait établir la durée exacte d'une éventuelle ITT. Le joueur, qui ne s'est pas rendu à l'hôpital, est reparti avec ses coéquipiers dans le car de Rodez.
Samedi, seule une plainte des Girondins de Bordeaux avait été déposée, et quatre hommes ont été placés en garde à vue, dont l'agresseur présumé de Lucas Buades. Deux d'entre eux ont ensuite été relâchés.
La commission de discipline de la LFP, qui se...