Berry insiste : "Je convoquerai une séance électorale quand la candidature de Jihad Azour deviendra sérieuse"

Le président du Parlement libanais, Nabih Berry, a assuré qu'il convoquera une séance électorale pour l'élection présidentielle lorsque la candidature de l'ancien ministre des Finances, Jihad Azour, "deviendra sérieuse".

Dans un entretien au quotidien panarabe al-Chark al-Awsat publié samedi, le chef du Législatif a estimé que la candidature de M. Azour était encore "limitée à des intentions. Lorsqu'elle deviendra sérieuse, je convoquerai immédiatement une session [du Parlement]".

M. Azour dirige actuellement le département du Moyen-Orient et de l'Asie centrale au Fonds monétaire international (FMI). Sa candidature est soutenue par de nombreux partis d'opposition et par certains membres du Courant patriotique libre (CPL, aouniste) de Gebran Bassil. Aucun parti d'opposition n'a encore accordé son soutien officiel et unifié à Jihad Azour, mais plusieurs observateurs s'attendent à ce que ces partis le fassent ce week-end.

M. Berry a toutefois déclaré qu'il considérait la candidature du chef des Marada, Sleiman Frangié, comme sérieuse. Il l'a décrit comme "quelqu'un qui fait des choix clairs et souhaite coopérer avec tout le monde". La candidature de M. Frangié est officiellement soutenue par le tandem chiite Amal-Hezbollah.

En ce qui concerne le fait de ne pas avoir convoqué de séances électorales récemment, M. Berry a déclaré : "Devons-nous épuiser les gens avec les mesures de sécurité autour du Parlement et nous ridiculiser (...) en programmant une séance sans issue ? Ou devrions-nous essayer de trouver des solutions ?".

Mercredi, le chef des Forces libanaises (FL), Samir Geagea, a déclaré au quotidien al-Akhbar que le CPL, son rival politique, avait informé les forces d'opposition de son engagement à soutenir la candidature Azour. "Qu'il y ait ou non un candidat clair de l'opposition, le président du Parlement, Nabih Berry, ne convoquera pas le Parlement pour une session électorale", a affirmé M. Geagea. "Il ne le fera que dans un seul cas : lorsque le candidat de la moumanaa (axe du Hezbollah et de ses alliés), Sleiman Frangié, obtiendra 65 voix", la majorité simple nécessaire pour être élu président lors d'un vote au second tour.

Le mandat de Michel Aoun s'est achevé en octobre 2022. Le Parlement s'est réuni 11 fois depuis septembre 2022 et n'a jamais réussi à élire un nouveau président, faute d'accord politique, comme cela est de coutume au Liban.