Le second tour de l'élection présidentielle en Turquie, qui a vu dimanche une nouvelle victoire de Recep Tayyip Erdogan, a été marqué "par un langage de plus en plus incendiaire" et des "restrictions" à la liberté d'expression, a estimé lundi dans un communiqué le Conseil de l'Europe.
Le scrutin "s'est caractérisé par un langage de plus en plus incendiaire et discriminatoire pendant la période de campagne", a pointé dans un communiqué l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe (APCE), membre avec l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) d'une mission d'observation sur le scrutin. "La partialité des médias et les restrictions continues à la liberté d'expression" ont par ailleurs "créé des conditions de concurrence inégales et contribué à un avantage injustifié" pour M. Erdogan, même si le scrutin s'est "bien déroulé et a donné aux électeurs la possibilité de choisir entre de véritables alternatives politiques", relève encore l'APCE.
"Le second tour des élections présidentielles a clairement désigné un vainqueur", a estimé l'Allemand Frank Schwabe, membre de la délégation de l'APCE, cité dans le communiqué. "Néanmoins, ce second tour s'est également déroulé dans un environnement qui, à bien des égards, n'offre pas les conditions pour la tenue d'élections démocratiques", a-t-il ajouté. Il a appelé Ankara à "appliquer les arrêts de la Cour européenne des droits de l'homme et, surtout, libérer Osman Kavala et Selahattin Demirtaş", respectivement mécène et chef de file du parti prokurde HDP (Parti démocratique des peuples) et opposants à M. Erdogan actuellement emprisonnés.
La mission d'observation pour le second tour de l'élection présidentielle en Turquie a déployé 232 observateurs de 31 pays, selon l'APCE.
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