Des fonctionnaires en grève lundi au Liban. Photo Ani
Les employés de l'administration publique au Liban ont entamé, lundi, une grève de deux semaines pour réclamer une amélioration de leurs salaires et des indemnités de transport, a indiqué à L'Orient Today un membre de la Ligue des employés de l'administration publique, Ibrahim Nahhal.
La Ligue des employés, un syndicat de fonctionnaires, prévoit également une escalade si ses demandes continuent d'être ignorées par les autorités, "ce qui sera le cas", selon la même source.
Les salaires des travailleurs du secteur public, payés exclusivement en livres libanaises, ont perdu de leur valeur en parallèle à la vive dépréciation de la monnaie nationale, dans un contexte de crise économique nationale qui s'aggrave depuis 2019.
Certaines mesures palliatives ont été mises en place, comme par exemple le fait de tripler les salaires de base dans le budget 2022, mais elles sont bien loin de compenser la perte de pouvoir d'achat de ces salariés rémunérés en livres libanaises.
M. Nahhal, qui a effectué lundi une tournée auprès de plusieurs institutions publiques à Tripoli, au Liban-Nord, a déclaré à notre publication qu'environ 90 % des fonctionnaires ont respecté la grève dans cette grande ville, et une majorité dans le reste du pays. Selon lui, ceux qui n'ont pas suivi la grève sont des fonctionnaires travaillant dans des secteurs névralgiques, tel que celui de la santé.
Parmi les principales revendications des employés de l'administration publique, figurent l'amélioration des indemnités de transport, la couverture des soins de santé et la majoration des salaires.
"Nous demandons le minimum, les moyens de subsistance minima, pas plus, juste ce qu'il faut pour pouvoir continuer à vivre", a souligné M. Nahhal. Il a par ailleurs révélé que la Ligue des employés de l'administration publique a réclamé que les frais de transport soient payés en litres d'essence calculés selon la distance entre les domiciles des fonctionnaires et leurs bureaux, au lieu d'une indemnité fixe.
"Il est devenu impossible de se rendre sur nos lieux de travail, et l'Etat a commencé à traiter avec les employés (du secteur public) comme s'il leur achetait des services. Il a négligé son devoir, qui consiste à leur fournir des traitements médicaux, l'hospitalisation et des prestations sociales", a ajouté le fonctionnaire.
M. Nahhal a, par ailleurs, indiqué que le syndicat avait rencontré le Premier ministre sortant Nagib Mikati il y a plusieurs semaines pour discuter de ce sujet, mais qu'aucune solution n'avait encore été trouvée. "Nous ne voulons pas faire la grève, mais le gouvernement nous y oblige. Il profite de notre souffrance", a lancé ce fonctionnaire, qui a accusé l'Etat de "vendre le secteur public".
Les grèves se sont multipliées au Liban ces derniers temps, notamment parmi les enseignants qui ont entamé un mouvement en décembre dernier.