Rechercher
Rechercher

Politique - Présidentielle au Liban

Joumblatt déplore l'absence de volonté de "compromis" auprès de certaines forces politiques

Le leader druze fait porter la responsabilité du blocage de la présidentielle aux partis chrétiens et au Hezbollah. 

Joumblatt déplore l'absence de volonté de

Le chef du Parti socialiste progressiste (PSP) Walid Joumblatt. Photo d'archives AFP

Le président du Parti socialiste progressiste (PSP), Walid Joumblatt, a déploré lundi que certains acteurs politiques libanais, qu'il n'a pas cités, ne démontrent aucune volonté de parvenir à un "compromis" autour de l'élection d'un nouveau président de la République, affirmant en avoir proposé un de son côté.

"Nous avons dit non à un candidat de défi" au Hezbollah, a déclaré M. Joumblatt lundi soir sur la chaîne de télévision LBCI, en référence à la volonté initialement exprimée par le chef des Forces Libanaises, Samir Geagea. Il a ajouté avoir plutôt proposé "le principe du compromis" déplorant toutefois que "ce principe soit absent auprès de certains grands cadres politiques. Il a notamment reproché ce manque de volonté de parvenir à un compromis aux deux grands partis chrétiens rivaux : les Forces libanaises et le Courant patriotique libre (aouniste). "Gebran Bassil et Samir Geagea ont mis leur veto sur les noms proposés, et le blocage se trouve donc à leur niveau et à celui du tandem (chiite)", a-t-il accusé. Dans une pique aux chefs de file chrétiens, il a déclaré "lorsque Geagea et Bassil se sont mis d'accord dans le passé, ils ont élu Michel Aoun. L'ont-ils oublié ?"

Walid Joumblatt a ensuite tendu une perche au Hezbollah pour qu'il discute également d'un compromis. "Je rappelle à Hassan Nasrallah que lorsqu'il a été appelé à jouer un rôle dans le dossier de la frontière maritime, cela a été très positif et cela a permis d'arriver à une solution", a-t-il indiqué.

Lire aussi

Derrière le « non » de Gebran Bassil à Sleiman Frangié

Il a par ailleurs semblé fermer la porte à la candidature de Sleiman Frangié, le chef du Courant des Marada, qui est soutenu par le tandem chiite. Une position prise alors que certains observateurs s'attendaient à ce que le leader druze lâche du lest par rapport au zaïm de Zghorta. Il a notamment indiqué que, bien qu'il ait confiance dans "l'arabité" de M. Frangié, il lui reproche d'être "le choix du Hezbollah", qui n'a, lui, aucun projet arabe. Le parti chiite est parrainé par le régime iranien. 

"Programme électoral"
"Nous sommes en faveur d'un compromis pour un candidat qui a une vision économique et sociale et remettra le pays dans le droit chemin", a-t-il déclaré. "J'ai essayé d'être un médiateur, mais je n'ai pas réussi", a-t-il reconnu.

Le chef du PSP a encore indiqué que "des noms intéressants ont été proposés" pour la présidentielle, comme ceux de Jihad Azour, haut responsable régional au Fonds monétaire international (FMI), Tracy Chamoun ou May Rihani. Ces deux dernières sont officiellement candidates à la magistrature suprême, tandis que le nom de M. Azour circule depuis le début des tractations politiques. "Mais le meilleur nom proposé est celui de l'homme qui comprend la loi et les données régionales et internationales, celui de Chebli Mallat", a-t-il poursuivi.

Lire aussi

Pour avancer, l’opposition « attend Gebran »

Concernant la candidature du commandant en chef de l'armée, Joseph Aoun, le leader druze a estimé que "s'il veut être candidat, il doit troquer son uniforme militaire contre une tenue de civil", rappelant toutefois que son élection nécessiterait un amendement constitutionnel.  La Constitution interdit en effet aux fonctionnaires de première catégorie, aux magistrats et aux postes équivalents dans les autres administrations, de se porter candidat avant un délai de deux ans suivant leur démission ou leur départ à la retraite. Nabih Berry a déjà affirmé être opposé à un tel amendement.
"Le président du Parlement, Nabih Berry, aurait pu appeler les candidats à présenter leur programme électoral", a encore ajouté le chef du PSP.

"Si un compromis se dessine autour de n'importe quel candidat, nous pourrions voter pour lui, ou bien voter blanc", a déclaré Walid Joumblatt.

Le pays est sans chef d'État depuis plus de six mois, le mandat de l'ancien président Michel Aoun ayant pris fin le 31 octobre 2022 sans qu'aucun successeur n'ait été élu jusqu'à maintenant. Le Parlement, en charge de cette élection, s'est réuni 11 fois à cette fin, sans succès. Aucune séance n'est prévue pour l'instant.

Jusqu'à présent, le chef du mouvement Marada, Sleiman Frangié, proche du régime syrien de Bachar el-Assad, a reçu le soutien du Hezbollah et d'Amal pour le poste, tandis que les partis d'opposition, y compris les députés joumblattistes, ont voté à plusieurs reprises pour le député indépendant de Zghorta, Michel Moawad.


Le président du Parti socialiste progressiste (PSP), Walid Joumblatt, a déploré lundi que certains acteurs politiques libanais, qu'il n'a pas cités, ne démontrent aucune volonté de parvenir à un "compromis" autour de l'élection d'un nouveau président de la République, affirmant en avoir proposé un de son côté."Nous avons dit non à un candidat de défi" au Hezbollah, a déclaré...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut