Le candidat à la présidentielle libanaise Michel Moawad a affirmé qu'il ne se retirera pas de la course "sauf au profit d'un candidat souverainiste et réformiste qui rassemble toutes les forces d'opposition", et a appelé avec insistance le Courant patriotique libre (CPL, aouniste) de Gebran Bassil à "prendre ses responsabilités" dans ce scrutin.
Lors d'un entretien télévisé dimanche soir à la chaîne LBCI, M. Moawad a déclaré qu'il est "le premier à chercher d'autres noms (...) le sujet n'est pas le nom de Michel Moawad, mais le projet" derrière cette candidature. "Je ne retirerai pas ma candidature, sauf au profit d'un candidat souverainiste et réformiste qui rassemble toutes les forces d'opposition (...) Je suis prêt à me retirer pour un candidat situé au croisement entre l'opposition réunie et le CPL", a ajouté le député sans pour autant donner de nom.
Ces derniers jours, les regards se tournent vers la formation aouniste, notamment de la part de l'opposition. Le Hezbollah, allié du CPL, soutient le chef du courant des Marada Sleiman Frangié à l'élection présidentielle, ce qui n'est pas du tout l'avis de Gebran Bassil.
Estimant que l'accession de M. Frangié à la présidence du Liban "accentuera l'effondrement" du pays, en pleine crise économique et politique, M. Moawad a cependant affirmé qu'il "ne suffit pas d'avoir un programme de refus et de vouloir empêcher un candidat de la moumanaa (terme utilisé par les opposants au Hezbollah pour désigner ce parti chiite pro-iranien et ses alliés) d'accéder à la présidence. Il faut rassembler les autres forces politiques autour d'un candidat acceptable". Plusieurs dizaines de voix s'étaient portées sur Michel Moawad lors des différentes séances électorales du Parlement, sans toutefois qu'elles soient suffisantes pour lui assurer la victoire.
M. Moawad a également estimé que la situation actuelle "exige du CPL qu'il porte ses responsabilités et de M. Bassil qu'il montre que son combat contre Sleiman Frangié n'est pas personnel". Insistant sur la responsabilité du chef de ce parti, il a estimé qu'"il y a une responsabilité chez les hésitants de l'opposition et chez M. Bassil" dans le blocage de la situation.
"Je défie le président Berry (Nabih Berry, chef du Parlement) de convoquer une nouvelle séance électorale", a lancé M. Moawad alors que la dernière séance remonte à janvier dernier. Depuis septembre 2022, onze séances électorales se sont tenues et aucune n'a abouti à l'élection d'un président. Le Liban s'est ensuite retrouvé sans chef de l'État après le départ de Michel Aoun en octobre 2022.
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