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Société - Drame

Un militaire se tue dans un accident de tyrolienne à Mazraet el-Chouf

L’activité, en pleine expansion dans le pays, n’est pas encore réglementée.

Un militaire se tue dans un accident de tyrolienne à Mazraet el-Chouf

Jad Thebian pratiquant la tyrolienne, un sport qui devait lui coûter la vie. Photo tirée de Twitter

Il s’appelait Jad Thebian, avait une trentaine d’années et une passion pour les sports dangereux qui devait lui coûter la vie. Le 9 mai, alors qu’il pratiquait la tyrolienne dans son village d’origine, Mazraet el-Chouf, sur un site particulièrement escarpé surplombant la vallée de Bisri, le jeune homme a fait une chute mortelle. Le drame a braqué les projecteurs sur une activité de plus en plus populaire au Liban, mais qui n’est pas encore réglementée.

Interrogé sur le drame par L’Orient-Le Jour, Yéhia Abou Karroum, président du conseil municipal de Mazraet el-Chouf, indique que la tyrolienne « est gérée par le propriétaire d’un club privé fréquenté par les jeunes du coin ». Le propriétaire, lui, est actuellement détenu par la police militaire, la victime étant un sergent-chef dans l’armée libanaise. M. Abou Karroum affirme que l’enquête est en cours pour déterminer les causes de l’accident, tout en assurant que « les câbles sont toujours intacts ». Il souligne cependant que « la victime était seule au moment du drame, il n’y a donc aucun témoin pour raconter ce qui s’est passé ». « Les forces de l’ordre enquêtent sur place depuis l’accident et ont déjà visité le lieu à plus d’une reprise », poursuit-il.

Le club en question n’avait pas de permis, selon le président du conseil municipal, qui déplore que « cette activité ne soit pas réglementée à un niveau officiel ». « Il n’y a aucun permis pour les tyroliennes au Liban, ni aucune norme à respecter, dit-il. Je souhaiterais que ce drame ouvre le débat autour de ce genre de sport. J’exhorte les ministères concernés, notamment celui de la Jeunesse et des Sports et celui du Tourisme, à mettre en place un mécanisme d’obtention de permis et des normes à respecter. »

Une source de l’équipe de la Défense civile qui a inspecté l’endroit suite à l’accident nous a confirmé que le club en question « n’avait aucun permis et ne respectait visiblement pas les moindres normes de sécurité publique ». « Sur place, nous n’avons vu ni les câbles ni la poulie, mais on ne sait pas s’ils ont été saisis par la police militaire dans le cadre de l’enquête », poursuit cette source.

André Béchara, spéléologue et expert en activités de plein air, confirme que de pareilles activités ne sont pas soumises à des normes au Liban. Mais il existe des standards internationaux qu’il s’agit de respecter, notamment en ce qui concerne la qualité des câbles, de l’amarrage et du matériel, dépendamment de l’inclinaison et donc de la vitesse de la tyrolienne. « La norme de sécurité la plus importante reste celle en rapport avec la formation de la personne chargée d’opérer la tyrolienne ou de celle qui l’utilise, poursuit-il. Il faut être en mesure de secourir une personne si elle est bloquée, ou alors que l’utilisateur lui-même sache comment se sortir d’affaire en pareil cas. »

Selon l’expert, qui ne peut pas spéculer sur les causes de ce drame, les accidents sont causés soit en raison d’un matériel défectueux qui aurait lâché, ce qui reste rare selon lui, soit suite à une erreur humaine.

L’attrait de la région et des sports à risque

Jad Thebian était loin d’être un débutant dans ce sport, qu’il appréciait beaucoup de toute évidence. Sur les réseaux sociaux, on retrouve ses photos en train de pratiquer ce sport et d’autres. « C’était un jeune homme très apprécié dans le village, aimé de tous, qui répondait présent dès qu’on avait besoin de lui, raconte Yéhia Abou Karroum, visiblement ému. Son père était décédé, il vivait avec sa mère et ses deux sœurs. Sa mort est une véritable tragédie pour sa famille. »

Selon M. Abou Karroum, Jad n’était pas seul à fréquenter ce club. « Depuis la polémique autour du barrage de Bisri et de la campagne en faveur de la préservation de cette vallée (qui a réussi à empêcher la construction de ce projet, NDLR), notre région est très populaire. Et les sports abordables, comme la tyrolienne ou l’escalade, sont devenus des échappatoires pour les jeunes souffrant de la crise. »

En tout état de cause, la municipalité ne compte plus prendre de risques. « Nous avons décidé d’interdire les sports dangereux tant que des normes ne sont pas imposées par l’État », assure-t-il en notant que la région ne compte pas d’autre tyrolienne.


Il s’appelait Jad Thebian, avait une trentaine d’années et une passion pour les sports dangereux qui devait lui coûter la vie. Le 9 mai, alors qu’il pratiquait la tyrolienne dans son village d’origine, Mazraet el-Chouf, sur un site particulièrement escarpé surplombant la vallée de Bisri, le jeune homme a fait une chute mortelle. Le drame a braqué les projecteurs sur une activité...

commentaires (3)

nos politiciens n ont entrepris aucune action depuis le début de la crise pour les libanais , c est pas les activités en plein air qu ils vont réglementer. Pourvus que cette mafia disparaisse et que nous passons à autre chose il est temps que la mascarade s arrête

Le juste milieu

23 h 20, le 13 mai 2023

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Commentaires (3)

  • nos politiciens n ont entrepris aucune action depuis le début de la crise pour les libanais , c est pas les activités en plein air qu ils vont réglementer. Pourvus que cette mafia disparaisse et que nous passons à autre chose il est temps que la mascarade s arrête

    Le juste milieu

    23 h 20, le 13 mai 2023

  • Le barbu enturbané ne voudrait pas faire un petit tour de tyrolienne ?

    Gloups

    13 h 30, le 13 mai 2023

  • UN OFFICIEL QUI RÉPOND : « cette activité N’EST pas réglementée à un niveau officiel » DONC : AFFAIRE CLASSÉE. THAT'S IT simple comme BONJOUR .

    aliosha

    10 h 59, le 13 mai 2023

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