Deux morts dans une "opération antiterroriste" à la frontière afghane

Deux personnes ont été tuées mercredi au Tadjikistan lors d'une "opération antiterroriste" dans une région frontalière de l'Afghanistan qui est régulièrement le théâtre d'affrontements, ont annoncé les services de sécurité de ce pays montagneux d'Asie centrale.

"Au matin du 26 avril, deux membres d'organisations terroristes internationales ont franchi illégalement la frontière du Tadjikistan en provenance d'Afghanistan pour commettre un acte terroriste sur le territoire tadjik", a déclaré le Comité d'Etat pour la sécurité nationale, cité par l'agence de presse officielle Khovar.

"A la suite d'une opération antiterroriste, les deux terroristes ont été neutralisés", d'après la même source, qui précise que des armes et des explosifs ont été saisis. L'affrontement a eu lieu dans un village situé à une dizaine de kilomètres de la frontière afghane, dans la région autonome de Gorno-Badakhchan, zone montagneuse du massif du Pamir.

Des violences ont souvent lieu sur ce territoire, qui représente près de la moitié de la superficie du Tadjikistan mais qui ne compte environ que 200.000 habitants dans un pays qui en recense neuf millions au total. Et le retour au pouvoir à l'été 2021 des talibans en Afghanistan a nourri les inquiétudes quant à une déstabilisation éventuelle du Tadjikistan, qui accueille des bases militaires de la Russie et de la Chine.

Parmi les cinq ex-république soviétiques d'Asie centrale, le Tadjikistan a opté pour la ligne la plus dure vis-à-vis des talibans, qu'il critique ouvertement. L'inamovible Emomali Rakhmon, au pouvoir depuis trente ans, a appelé à de nombreuses reprises les talibans à former un gouvernement incluant les minorités ethniques, alors qu'environ un quart des quelque quarante millions d'Afghans sont ethniquement tadjiks.

Selon des médias afghans, un représentant taliban s'est rendu en mars au consulat afghan à Khorog, capitale du Gorno-Badakhchan alors que l'ambassade à Douchanbé est tenue par l'opposition afghane. Le gouvernement tadjik n'a pas commenté cette visite qui serait inédite.

En mai 2022, les autorités tadjikes avaient annoncé la mort d'une quinzaine de personnes dans le Gorno-Badakhchan sur fond de tensions croissantes avec des figures locales.