Raja Salamé entendu mardi par les magistrats européens

Une délégation d’enquêteurs européens est arrivée ce lundi après-midi au Liban en vue d’interroger mardi, et durant deux jours, Raja Salamé, frère du gouverneur de la Banque du Liban (BDL) Riad Salamé, dans l’affaire de mouvements de fonds vers l’étranger et de malversations financières supposément commises par les deux hommes. Cette délégation, formée de magistrats français, allemands et luxembourgeois, en est à son troisième déplacement au Liban. Une source judiciaire a précisé à notre journaliste Claude Assaf que les magistrats devraient entendre Raja Salamé durant deux jours à la demande de la juge française Aude Buresi. Elle devrait interroger, plus tard cette semaine, l’ex-assistante de Riad Salamé Marianne Hoyek.

Toujours selon cette même source, les interrogatoires de la délégation européenne se poursuivront la semaine prochaine à Beyrouth et impliqueraient d’autres responsables de la BDL, comme Raja Abou Asly, et des responsables du secteur bancaire. La délégation compterait cette fois un nouveau procureur français.

Ces interrogatoires interviennent peu après le retour au Liban, samedi, du banquier Marwan Kheireddine, qui avait été mis en examen fin mars à Paris et placé sous contrôle judiciaire dans l'enquête française sur le patrimoine européen du gouverneur de la banque centrale. Le PDG de la banque privée al-Mawarid Bank avait été interrogé par la même délégation en janvier au Liban. M. Kheireddine avait été mis en examen pour association de malfaiteurs, notamment en vue de commettre des détournements de fonds publics par un agent public au préjudice de l'État libanais, des abus de confiance aggravés, et de la corruption active et passive d'agent public, selon une source proche du dossier. Cet homme de 55 ans, ministre au début des années 2010, est également poursuivi pour blanchiment en bande organisée.

Selon la même source judiciaire, la libération conditionnelle de M. Kheireddine s’explique par le fait que la loi française ne permet pas qu’il soit retenu indéfiniment. La justice française disposait de deux choix : lever l'interdiction de voyage ou émettre un mandat d’arrêt contre lui. Même si elle a choisi la première option, l’enquête reste cependant en cours.