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Macron hué dit "entendre la colère" mais compte continuer à aller sur le terrain


Macron hué dit

Le président français Emmanuel Macron hué dans les rues de Sélestat, en Alsace, le 19 avril 2023, lors de son premier bain de foule depuis la promulgation de la réforme contestée des retraites. Photo Ludovic MARIN / POOL / AFP

Le président français Emmanuel Macron, hué mercredi à Sélestat (est), pour son premier bain de foule depuis la promulgation de l'impopulaire réforme des retraites, a assuré "entendre la colère" de ses concitoyens mais affirmé sa volonté d'aller à leur contact.

Tout au long de son déplacement en Alsace, le premier depuis des semaines et après la promulgation le 14 avril de la réforme prévoyant le report de 62 à 64 ans de l'âge légal de départ à la retraite, il a été accueilli par des petits groupes d'opposants hostiles. "Il faut entendre la colère, je ne suis pas sourd à celle-ci", a affirmé le chef de l'Etat à Sélestat, petite ville proche de la frontière allemande, où il a été plusieurs fois hué. "Cette colère s'exprime, je ne m'attendais pas à autre chose mais elle ne m'empêchera pas de continuer à me déplacer", a-t-il déclaré.

Malgré les "Macron démission" fusant des manifestants maintenus derrière des barricades, il était allé vers la foule, serrant quelques mains avant de se faire rapidement interpeller. "Vous allez bientôt tomber", lui a lancé un homme tandis qu'une jeune femme demandait "un signe d'apaisement" qui selon elle ne vient pas. "On a fait des concessions (...). Nous allons continuer à améliorer les choses sur les conditions de travail", a rétorqué le chef de l'Etat. "Je ne demande pas aux gens de prendre les décisions difficiles à ma place", a-t-il ajouté.

"Vu bien pire" 

Au fil de la visite, le ton des échanges est néanmoins devenu plus amical, avec parfois des encouragements à "tenir bon", ont constaté des journalistes de l'AFP. "Il y a des gens qui sont pas contents, je ne vais pas ne pas aller au contact parce qu'il y a des gens qui ne sont pas contents. Il faut que tout le monde s'exprime librement", a commenté le président, confiant avoir "vu bien pire".

Avant même son arrivée dans la petite commune de Muttersholtz où il a visité une entreprise spécialisée dans la construction en bois, une centaine de manifestants, tambourinant et scandant des messages hostiles, ont été repoussés par les forces de l'ordre. Ils ont ensuite été maintenus à distance. "Les casseroles ne feront pas avancer la France", a réagi M. Macron.

Le syndicat CGT a revendiqué une coupure de courant dans l'usine qu'il visitait, qui n'a toutefois pas plongé les lieux dans l'obscurité. L'intersyndicale opposée à la réforme des retraites avait invité mardi à protester bruyamment contre la venue du chef de l'Etat. Certains manifestants portaient des pancartes indiquant "Jupi dégage", allusion au surnom de "Jupiter" donné au président pour sa conception verticale du pouvoir, ou encore "tes 100 jours c'est sans nous", en référence aux 100 jours que s'est donné lundi soir M. Macron lors d'une allocution télévisée pour apaiser le pays et lancer de nouveaux chantiers de réforme.

Mardi soir, un déplacement privé du chef de l'Etat à Saint-Denis, près de Paris, avait déjà attiré quelque 300 manifestants. Plusieurs membres de l'exécutif ou de l'entourage présidentiel incitent cependant Emmanuel Macron à renouer le contact direct avec les Français. "Chacun d'entre nous a vocation à aller sur le terrain. Le président de la République est à l'évidence le meilleur ambassadeur de la politique conduite dans ce pays depuis six ans", a déclaré mercredi le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran. Le ministre des Transports Clément Beaune s'est également réjoui qu'il "puisse être sur le terrain" pour "entendre un certain nombre de ces revendications aussi".

Après l'Alsace, M. Macron a prévu un déplacement jeudi dans le sud-est de la France, consacré à l'école. Depuis la présentation de sa réforme des retraites en janvier, le président était resté en retrait à l'Elysée, effectuant peu de déplacements dans le pays.

Le président français Emmanuel Macron, hué mercredi à Sélestat (est), pour son premier bain de foule depuis la promulgation de l'impopulaire réforme des retraites, a assuré "entendre la colère" de ses concitoyens mais affirmé sa volonté d'aller à leur contact.Tout au long de son déplacement en Alsace, le premier depuis des semaines et après la promulgation le 14 avril de la réforme...