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Regain de tension entre l'UE et le Nicaragua, qui refuse l'ambassadeur de Bruxelles

Regain de tension entre l'UE et le Nicaragua, qui refuse l'ambassadeur de Bruxelles

Le président nicaraguayen Daniel Ortega prononce un discours le 14 décembre 2022. Photo Yamil Lage/POOL/AFP

Six mois après l'expulsion de l'ambassadrice de l'Union européenne au Nicaragua, les relations entre Bruxelles et le gouvernement du président Daniel Ortega ont connu mardi un regain de tension avec le refus de Managua de recevoir un nouvel ambassadeur en réaction à une déclaration de Bruxelles jugée "insolente".

"Face au harcèlement permanent contre le droit de notre peuple à la souveraineté nationale, nous ne recevons pas" Fernando Ponz, ambassadeur d'"une puissance asservissante", a déclaré le ministre nicaraguayen des Affaires étrangères Denis Moncada, dénonçant "l'ingérence, l'impertinence et l'insolence" de l'UE.

Quelques heures auparavant, l'Union européenne avait dénoncé la "répression systématique" des opposants au Nicaragua depuis les manifestations du printemps 2018 qui demandaient la démission du président Ortega et ont été réprimées dans le sang.

Le 28 septembre 2022, le gouvernement nicaraguayen avait expulsé l'ambassadrice de l'UE Bettina Muscheidt. Par mesure de réciprocité, l'Union européenne avait déclaré persona non grata Zoila Muller Goff, la représentante du Nicaragua auprès des institutions européennes.

Rapport d'Amnesty International

Amnesty International a dénoncé mardi dans un rapport les "nouvelles méthodes" de violations des droits de l'Homme utilisées par le gouvernement nicaraguayen, cinq ans après les manifestations du printemps 2018.

"La politique de répression du gouvernement nicaraguayen pour contenir les voix dissidentes et toute forme de critique continue de se durcir", affirme l'organisation dans un rapport intitulé "Un cri pour la justice : cinq années d'oppression et de résistance au Nicaragua".

Amnesty dénonce "l'usage excessif de la force exercé par les forces de police", des "milliers d'arrestations arbitraires", mais aussi des cas de "torture, des disparitions forcées, des exécutions extra-judiciaires".

Des centaines d'opposants ont été emprisonnés dans le cadre de la répression qui a suivi les manifestations contre Daniel Ortega, au pouvoir depuis 2007 et réélu depuis constamment lors de scrutins contestés.

Les troubles de 2018 et leur répression se sont soldés par un bilan de plus de 350 morts, selon l'ONU.

Les arrestations d'opposants se sont poursuivies depuis et, le 9 février, les autorités ont sorti de prison 222 détenus politiques pour les expulser après avoir saisi tous leurs biens et les avoir privés de leur nationalité.

Dans les jours qui ont suivi, 94 autres opposants, qui avaient fui en exil, ont également été privés de leur nationalité.

Le gouvernement du président Ortega a appelé à une marche mercredi à Managua pour célébrer une "Journée de la Paix" à l'occasion du cinquième anniversaire des manifestations de 2018, qui étaient, selon les autorités, une tentative de coup d'Etat fomentée par Washington.

Six mois après l'expulsion de l'ambassadrice de l'Union européenne au Nicaragua, les relations entre Bruxelles et le gouvernement du président Daniel Ortega ont connu mardi un regain de tension avec le refus de Managua de recevoir un nouvel ambassadeur en réaction à une déclaration de Bruxelles jugée "insolente"."Face au harcèlement permanent contre le droit de notre peuple à la...